Ça va bien chez vous ? Pas de spleen sous le ciel gris, dans les petites laines de l’été finissant ? Pas de pensées inquiètes vers vos petits sous si peu sans soucis dans les mains de tous ces institutionnels europhages ? Pas de sécrétion biliiaire quand les journaux vous exposent les frasques des puissants, les gabegies des incompétents, les folies des va-t-en guerre, les horreurs des gens qui meurent - trop lentement de la faim, trop violemment de la guerre, trop atrocement dans la boue, sous les gravats ?
Ah ? Vous avez coupé la télé ? Vous ne lisez plus les journaux ? Vous ignorez les bulletins météo et ne décachetez plus vos relevés de banque ? Vous êtes en vacances, dites-vous ? Non pas en vacances, mais en vacance, vacance du monde pour profiter au mieux de vous-même dans le monde et dans l’instant ?
Bravo ! Mais est-ce bien raisonnable ? Chassez les problèmes, ils reviennent au galop ! Et puis nos petites têtes ont elles-aussi horreur du vide et ne peuvent rester bien longtemps sans quelque matière à malaxer, voire sans noir à broyer ... N’est-ce pas ?