On peut essayer de vendre n’importe quoi à n’importe qui. Les quelques fois où ça marche peuvent faire passer toutes les fois où ça ne marche pas. Vendre des frigos à des Esquimaux, des lunettes à des sourds ou des nettoyeurs d’eau à des vrais sceptiques, ..., sont des exemples extrêmes où le vendeur ne doit pas craindre de donner beaucoup de sa personne sous peine de recevoir bien peu de commandes.
Nul doute que ma vendeuse de ce jour aurait eu davantage de succès si elle était tombée chez un prêt-à-croire ou bien même chez un mon-œil ou un cause-toujours qui aurait eu très récemment des problèmes avec l’eau de son robinet. Une allergie systématique après la douche quotidienne, une panne de themoplongeur sur son lave-linge, une odeur inaccoutumée dans son pastis, une alerte de santé mal circonstanciée, n’importe quel évènement désagréable plus ou moins étroitement associable à l’eau du robinet peut servir de déclencheur de commande.
Rien de tel jusqu’à aujourd’hui en ce qui me concerne. Les pourfendeurs de l’eau tueuse peuvent bien parler de calcaire, de métaux lourds, de pesticides ou de bactéries, ils peuvent lui donner des allures plus méchantes encore en la nommant pseudo-scientifiquement acide hydroxique ou encore monoxyde de dihydrogène, je ne peux m’empêcher de penser que les temps ne sont pas si éloignés où il était préférable de boire de la bière ou du vin que de l’eau naturelle naturellement polluée.