Pain bénit

Je vais participer à une "croisière d’évangélisation". Ne souriez pas, ne vous esclaffez pas ! D’abord parce que participer n’est pas approprié puisqu’il s’agit plutôt de contribuer en mettant mon beau bateau à la disposition de croisiéristes évangélisateurs. Ensuite parce que moi, vous me connaissez, tous les prétextes sont bons pour me positionner le derrière au-dessus de la grande bleue ; et c’est pain bénit [1] si, de plus, ça rend service ... Quand même ! Étonnant de voir ainsi engagé un vieux sceptique auquel le prosélytisme donne des boutons, non ? Je m’étonne moi-même en silence ... puisqu’il faut bien instiller du doute dans (presque) tout sans en asperger le voisinage.

 

Et je m’interroge : mettrais-je également mon bateau à la disposition d’autres convaincus recruteurs ? musulmans ? témoins de jehova ? Je ne le saurais vraiment que si le cas se présentait mais je crois dès maintenant à une réponse positive possible. Comme tout le monde, j’ai déjà participé à des actions avec lesquelles je n’étais pas tout à fait d’accord, recouvrant certains fonds désagréables - fonds de commerce bien souvent - du voile de sympathie sans lequel rien n’est digeste. Et c’est même sans doute cette sympathie qui prime dans cette affaire, ce pathos que le vase clos d’une coque de bateau met en situation de partager, mal de mer inclus. Oui ?