mamimadi
Nos perceptions des choses me semblent ce matin une chose bien étrange ...
Prenez le goût des fraises par exemple. Il m’est arrivé d’en manger de bien grosses et bien charnues avec des personnes qui les trouvaient délicieuses alors que je les percevais insipides. Je déguste par contre avec un grand plaisir les petites fraises que mon jardin veut bien me donner actuellement. Plus savoureuses, plus délicates, plus goûteuses ...
Mais je m’interroge. Ne me semblent-elles pas meilleures parce qu’elles viennent de mon jardin ? Parce j’attribue aux petits fruits la capacité de concentrer les essences qui font leurs qualités gustatives ? Parce que les petites fraises me rappellent le temps de mon enfance où les grosses fraises étaient encore dans les cartons des amendeurs de la nature et du commerce ?
S’il est assez bien admis que la part de l’effet placebo dans l’efficacité d’un médicament va de non négligeable à très important selon les médicaments, la maladie et les personnes, on peut imaginer un effet analogue en ce qui concerne les réactions aux aliments.
Un deuxième exemple m’est proposé par mes bricolages actuels. Depuis une trentaine d’années, mes meubles de cuisine ont bien fait mon affaire et je n’éprouvais pas le besoin d’en changer. Leurs petits et grands défauts m’étaient devenus invisibles puisqu’ils faisaient partie de mon décor depuis si longtemps, s’étaient installés si discrètement.
La pose de nouveaux meubles est en train de me prendre la tête tant les moindres défauts me sautent à l’œil. Verticalité, alignements, frottement des éléments mobiles, ..., rien n’est parfait et tout demande un arbitrage, une décision d’arrêter les frais en se satisfaisant du résultat.
Peu d’effet placebo ici, juste l’idée que le neuf doit être sans défaut alors que le focus est sur cette nouveauté. Sûr que les défauts résiduels seront devenus invisibles quand l’eau aura coulé sous les ponts aussi bien que dans mon évier ...
RSS 2.0