La fréquentation assidue de la sphère twitto-facebookienne peut ne pas aider les apprentis philosophes à remplir les quatre pages A4 réglementaires le jour J. Prendre systématiquement le parti de la concision au détriment de la précision, celui du choc des mots au détriment de l’étalage de leurs nuances, peut devenir un réflexe amputatoire. Si le jeu de mot en cent quarante caractères acquiert un caractère pavlovien, il devient difficile alors de jouer avec ou sur les mots en se laissant porter par le flux des phrases envahissant la page comme la marée remonte l’étier.
Tenez, j’ai sélectionné au hasard-qui-fait-bien-les-choses l’un de mes sept cents tweets postés depuis un peu plus de deux mois :
Pour réconforter Nicolas et sa cote à 20 % : "15 % des membres de l’Église de Suède croient en Jésus"
Il y a bien du grain à moudre autour de ce caillou lancé sur sur la toile icloudienne, non ? Envoyer sous la pierre meulière la nature de l’Église suédoise et celle des aspirations de Nicolas. Y faire suivre l’essence des affinités des électeurs ainsi que celle des croyances des fidèles plus ou moins fidèles, toutes deux affectées des coefficients sortis des statistiques. Chauffage neuronal de la farine hétéro, levure manuelle ou digitale ... Et voilà un bien beau soufflé qui prend une autre allure que le malheureux petit concentré originel !
Mais je m’égare ... Ma logorrhée devient galimatias. Le discours se brouille et se fige. La pratique excessive des idées courtes nuit sans doute à l’exercice de leur étalage dans la longueur de l’espace-temps. C.Q.F.D.