Les plus grandes falaises s’écroulent un jour ou l’autre. Un reportage télé consacré à la côte normande vient de le rappeler la semaine dernière à la France ébahie.
Les meilleures toitures fuient un jour ou l’autre. La mienne vient de m’en faire la démonstration en me forçant à jouer de la serpillère lors des premières grosses pluies pré-automnales.
Les murs se lézardent, les coques de bateau pourrissent, les réservoirs fuient, ... , un jour ou l’autre. Ce n’est qu’une question de temps, plus ou moins étiré, adapté à l’horizon de la chose encore chosante mais chosée dès son origine et progressivement mais inévitablement dégradée en non-chose.
même le granite si pur et si dur s’efface lentement dans l’espace et dans le temps |
Les dictatures tombent aussi un jour ou l’autre. Les exemples sont nombreux et le resteront puisque les démocraties ont également leurs vulnérabilités, cancers aux petites mains sapeuses infatigables, définitivement irréductibles.
Même les dogmes s’effondrent à l’intérieur des armures où on les a enfermés. Ici aussi la chute est progressive, imperceptible jusqu’à ce qu’un point de rouille perce sous l’acier, définitive lorsque l’entretien de la cuirasse ne permet plus de cacher la misère et qu’il est décidé de l’abandonner. Il n’est pas trop utile d’énumérer quelques dogmes ou assimilés, grandes vérités intangibles, forteresses de la pensée à jamais infranchissables désormais passées et dépassées. Si ? Dans l’ordre d’extinction définitive ou prévisible : la Terre est plate, Adam et Ève, Liberté-Égalité-Fraternité, la Science construit notre bonheur, les 35 heures, coucher bébé sur le ventre, travailler plus pour gagner plus, le célibat des prêtres, ..., demain on rase gratis. Ce dernier clôt logiquement la série, raseurs et rasés semblant d’accord pour y croire quoi qu’il advienne, toujours un peu moins, mais toujours un peu quand même ...