Et vous, sous quel format préférez-vous voir les photos ? Horizontal, vertical ou carré ? Pas de préférence ? En ce qui me concerne, je les apprécie plutôt horizontalement (je parle de la disposition des photos sur leur support, pas de la mienne sur le canapé, bien entendu), surtout lorsque le dit support est un écran informatique. Il faut vraiment que je ne puisse pas faire autrement parce que le sujet l’impose - l’élancement d’une cathédrale dans un quartier sans plus d’intérêt par exemple -, ou que la verticalité ait un sens particulier pour ne pas dire même une vraie signification - faire ressentir l’étroitesse d’une crête lors d’une rando montagnarde pour autre exemple. Sauf application particulière, installer une photo verticale sur un écran d’ordinateur ou de télévision par nature horizontal laisse paraître communément de chaque côté de la photo des bandes inesthétiques noires ou blanches d’autant plus larges que nos écrans s’élargissent.
Cette fâcheuse impression d’éléments parasites sont évidemment absents lorsque les photos sont tirées sur papier et la disposition verticale ou carrée ou ronde ou quelconque me perturbe beaucoup moins, ma préférence pour l’horizontalité étant néanmoins toujours présente.
Un ami - mais le restera-t-il ? - vient de me faire savoir que j’ai tort. Les goûts et les couleurs, ça ne se justifie pas forcément, mais cet ami m’a finalement piqué au vif, c’est à dire dans la carapace de mes incompréhensions crasses : suis-je anormal, docteur Google ? Et le bon docteur m’a fait savoir que je ne suis pas un cas très original, que "d’une façon générale, une image paraît mieux équilibrée, plus stable si elle est placée en largeur car ce cadrage correspond à une vision humaine", que "l’oeil est moins habitué aux compositions verticales car il doit balayer la photo de haut en bas", qu’en ce qui concerne les significations induites par chacun des deux formats rectangulaires, le mode paysage "donne une impression de calme, de profondeur et de distance." alors que le mode portrait "donne une impression d’action, de proximité et de chaleur". Me voilà donc désagréablement rassuré, désespérément normal et finalement déprimé de savoir que, même si les préférences artistiques n’ont pas à s’expliquer, elles sont parfois - souvent ? toujours ? - explicables.