Excès excessifs

Trop d’excès tuerait-il l’excès ? On dit souvent que trop de quelque chose tue ce quelque chose. Trop d’info, trop de liberté, trop de sport, trop d’amour même. Trop de choses souvent bonnes d’ailleurs, on n’a jamais constaté que trop de haine tuait la haine et c’est bien dommage car il suffirait de pousser à l’expression simultanée de toutes les haines de ce bas monde pour en finir avec les meurtres, guerres, tueries et autres génocides (mais le génocide global qui en découlerait rendrait tout après hypothétique, c’est bien sûr). Au passage, on voit bien qu’être riche serait plutôt une bonne chose puisque plus les riches sont nombreux quelque part et moins il le sont, riches. 

 

A priori l’excès serait néfaste, et dans ce cas l’excès d’excès resterait excessif. Il est pourtant des excès qu’il faut avoir pratiqués pour savoir jusqu’où ne pas aller ou bien encore pour aller au-delà de soi-même. Pour être raisonnable mais cependant humain, pour parodier Axel. Et alors trop d’excès tuerait effectivement l’excès, ce qui serait plutôt positif pour les craintifs trop prudents qui pourraient compter sur l’autorégulation de leurs excès mais négatifs pour les forcenés de résultats dont les satisfactions diminueraient avec leurs enthousiasmes.

 

Comprenez-vous ? Pas sûr, je peine moi-même à me relire ... La livraison des deux exemples qui m’ont lancé dans ce délire peut nous aider. Le premier est l’impressionnante série de tueries perpétrées dans le monde, de l’Afghanistan à la Syrie, et dont l’horreur se perpétue dans leur incessante répétition et leur excès même. Le deuxième est porté par notre président-candidat, animal politique hyper-actif dont le trop-plein d’excès a généré le ras-le-bol d’une bonne partie de la population (ou la mauvaise partie ?). Le premier exemple montrerait que l’excès d’excès ne tue malheureusement pas l’excès, et le deuxième que, fort heureusement, il le régule. C.Q.F.D. n’est-il pas ?