Nos dirigeants nous coûtent cher. Nous les payons bien, nous leur assurons de bonnes retraites, nous les défrayons grassement de tous leurs frais, les vrais et les faux, nous les équipons largement en collaborateurs, automobiles, avions. Nous déboursons sur simples décisions de leur part ...
Lorsqu’il leur arrive de percevoir autre chose que nos sous, par exemple le sentiment que nous pourrions penser qu’ils nous reviennent trop cher et qu’on pourrait souhaiter ne pas les voir revenir, ils nous répondent qu’ils s’attribuent ces gros sous "parce qu’ils le valent bien".
Et ils ont raison ! Imaginez ce que serait l’économie de la presse, de la télé, et même du cinéma sans eux. Rien que des chiens écrasés. Pas de Colombani, de Canteloup, de Médiapart, de Plantu, de Duhamel, de Potiche, j’en passe, des meilleurs et des moins bons ... C’est bien eux qui font tourner les rotatives (ça existe toujours ?) et les bobines (remplacées par les disques durs ?). Tenez, prenons l’exemple du remaniement dont au sujet duquel il est question actuellement : l’encre s’allonge sur le papier et les pixels s’allument sur les petits et grands écrans depuis plusieurs mois ; c’est autant de grain à moudre pour des tas de travailleurs œuvrant dans des tas de domaines plus ou moins corrélés.
Et puis, et puis, ils nous procurent également l’humeur, la bonne qui règne au comptoir, au bureau ou dans les officines quand vient le temps de se payer leurs têtes et la mauvaise qui fouette les sangs et fait descendre dans la rue quand vient l’envie de brûler leurs effigies, toutes deux si nécessaires au mental du peuple d’en bas.
Oui, oui, nos dirigeants nous coûtent cher, mais ils le valent bien ! Si de plus, ils faisaient ce pour quoi nous les avons élus, nous aurions la cerise et le gâteau :-).