- Hé ! hé !
- Tu as dit "hé ! hé !" ?
- Bé oui, j’ai dit "hé ! hé !".
- Et ? ...
- Et c’est le printemps ! Enfin ! Et un grand prédateur de la société vient d’être pris la main dans le sac. Et je vais pouvoir arrêter le chauffage qui finira par vider mon compte en banque si le réchauffement de la planète nous fait ces hivers trop longs et trop froids. Et je vais pouvoir m’occuper des fraisiers de mon jardin, demander à mon petit bateau de me transporter aux îles, enfourcher mon fier coursier sur les routes de la Presqu’île. Et le Président a dit que la République sera désormais transparente. Transparente comme un ciel de printemps, je te dis !
- Hé bé !
- Tu l’as dit, "hé bé !" ... Tout ça, c’est le printemps ! Et bien plus encore, tu t’en doutes bien. Tout le monde peut maintenant se marier, c’est voté. Mon trampoline peut attendre les petits petons sauteurs, c’est installé [1]. Le guide des campings est dans ma voiture, c’est acheté, Des tas de petits riens ont investi mon paysage printanier, le temps de quelques clics, de quelques votes, de quelques courses du soleil entre les nuages. Tu n’as pas l’air d’accord ? Il n’est pas comme ça ton printemps à toi ?