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l’entrée sur la toile

"Faut qu'on parle !" (bis)

17/11/2025

       Allez, c'est reparti pour un tour, le deuxième, peut-être le second s'il confirme le trop peu d'intérêt que j'ai rapporté du premier. "Il fallait qu'on parle" l'an dernier à la même époque dans le cadre organisé par deux grands médias, l'un de la presse et l'autre du web. Nous devions nous rencontrer, deux personnes autour d'une table pour discuter de sujets sur lesquels un questionnaire préalable avait établi nos désaccords et puis, pendant deux heures autour de la table du café-bar nous avons convenu que nos désaccords étaient convenables, qu'ils nous convenaient bien à l'un et à l'autre. Que c'était comme ça.

      Les questions pourraient pourtant être clivantes, comme on dit maintenant. Quelques exemples pour cette année :
  • L'intelligence artificielle (IA) va-t-elle nous rendre plus bêtes?
  • Faut-il davantage taxer l'héritage?
  • Doit-on arrêter de manger de la viande pour lutter contre le changement climatique?
  • Doit-on mettre ses enfants dans le privé pour leur garantir toutes les chances de réussite ?
  • Faut-il voter pour les extrêmes pour que tout change?
  • Les retraités sont-ils des privilégiés?
  • L’immigration est-elle encore une chance pour la France?
  • Faut-il encadrer les loyers sur tout le territoire?
  • Les juges sont-ils trop laxistes?
      On voit bien que sauf à être de mauvaise foi ou particulièrement borné, chaque question est un questionnement induisant un inévitable "ça dépend". La population potentiellement intéressée par l'évènement étant plutôt du genre modéré, non binaire et assez sensible à la complexité des choses, la discussion ne peut qu'être une recension des paramètres cachés sous la question, suivie de la comparaison de l'importance apportée à chacun d'eux par chacun des deux interlocuteurs. Ce qui n'est déjà pas si mal mais qui, outre que c'est un pas microscopique vers le but principal de l'opération - tenir à distance les discours de haine, agir contre la polarisation croissante de la société -, ne me procure pas une grande satisfaction : d'une part j'aime à peser les problèmes du monde avec les moyens extraordinaires que le monde actuel nous propose, et d'autre part je sais et j'accepte que d'autres, avec des sensibilités différentes, pèsent les choses différemment. Espérer que les haineux décoincent les fléaux de leurs balances aux plateaux déséquilibrés est une tout autre affaire...


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