Mamie m'a dit ...

   Chronologie 2000 ...

 7 Août
 Belle-Ile
  Cap à l'Ouest pour Scipio cette semaine. Le vent d'Est pousse fermement vers les îles. Foc et grand-voile arisés, glissades nerveuses, équipage attentif. L'empannage incontrôlé n'aura pas lieu ...    
  Petit arrêt sous le vent de Houat.
Les voiliers oscillent autour des mouillages, sous les rafales poussant les moutons blancs du large et le soleil jouant à saute-nuage.
 
  Arrivée à Sauzon, au Nord de Belle-Ile.
Les corps-morts extérieurs sont chahutés par ces vents d'Est, mais permettent d'attendre la rotation prévue au Nordet facilitant l'amarrage à couple dans l'avant-port ...
 
    ...ou bien l'avancée du flot qui donnera assez d'eau pour atteindre le port d'échouage.
  Les vélos de Sauzon nous emmènent par les routes et les chemins du plateau paille et vert, parsemé d'habitations aux couleurs inattendues, découpé de courtes vallées ombragées et encore marécageuses.  
  Poneys, chevaux, moutons, chèvres, poules, canards ...mais où sont les goélands ? où est la mer ?  
  Ah, la voici !
Bien cachée dans les multiples anfractuosités de la falaise abritant autant de micro-plages.
Ou déferlant fièrement sur le sable fin de l'immense plage du Donnant ...
 
    ...ou bien, plus souvent, portée par la houle à travers la brume lointaine, venant susciter le frisson ou la rêverie chez ses contemplateurs, comme ici, au dessus des grottes de l'Apothicairerie.
       
  D'autres îles ?
  L'île d'Yeu
Roses de Houat
Hoëdic en mer
Ile Dumet
Hoëdic dans la ouate
Molène
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 14 Août
 Vie parisienne
  La province se transforme peu à peu en terrain de jeu pour parisiens stressés en mal de ressourcement ...     ... l’agriculteur devient préposé à la conservation des paysages et les ports de pêche se recyclent en ports de plaisance.
  Cette semaine, mamie la provinciale a eu envie d’aller jouer en terre parisienne.     
  A contre-transhumance, par les chemins qui passent encore au coeur des villes délaissées par les autoroutes : elles ont beaucoup à dire au visiteur toujours trop pressé ... (ben oui, même les mamies speedent de nos jours).  
 
     
  Au pied de bureaux aux allures cachottières.

    Quelles ruches laborieuses ces vitres fumées cachent-elles ?

  A quel désert humain interdisent-elles ces images de jeux célestes perpétuellement retournées vers la rue (et ses mamies passantes).
   
     
  Le long de murs fatigués d’abriter on ne sait quel entrepôt ou atelier présumé d’un autre âge ...  
     
  Sous les regards jetés par les fenêtres des barres d’immeubles flanquées de parcs qui tentent d’en adoucir l’image.  
     
  Dans les jardins des Tuileries aussi, alors que le jour glisse derrière l’obélisque et que les feux multiples s’essaient au rythme nouveau de la nuit.  
   
   
     
  Au milieu de la nuit, enfin, quand les spectacles ont libéré leurs flots de spectateurs, que les rondes ébouriffantes des manèges jouent les prolongations et que quartier après quartier, la ville commence à s'endormir.  
    Bonne nuit, mamie ...
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 21 Août
 Vu ? Voire !
  C’est vrai, je vous dis, puisque je l’ai vu !    
  Voire !     Vu avec des yeux à caractéristiques variables, mais surtout vu avec la tête qui fait souvent ce qu’elle peut et parfois ce qu’elle veut des informations qui lui parviennent.
  Deux exemples me sont tombés sous les lunettes cette semaine.

 
  La bouteille de champagne n’était pas encore bue lorsqu’un invité de la fête m’a demandé de fermer un oeil et de regarder la structure filaire qui retient le bouchon, vous savez, comment cela s’appelle-t-il déjà ?  
  Pas sorcier : l’ensemble forme un grand anneau devant et un petit anneau derrière, par exemple.  
   Derrière ? Re-voire ! Si vous décidez mentalement que le petit anneau est devant, vous aurez la surprise de voir l’ensemble évoluer en fonction de cette décision quand vous le ferez tourner devant votre oeil impassible et votre esprit incrédule.  
       Si, si ... essayez.
Avant que la bouteille ne soit vide, of course.

 
  Le champagne a dû couler à flot après le succès de l’opération américaine "On a marché sur la Lune".     
      Bien belles étaient les images de ces espaces où "la main de l’Homme n’avait jamais mis le pied".
  Trop belles ? Du cinéma disait l’analyse trouvée cette semaine dans mon courrier imélesque.
  L’empreinte du pied d’Armstrong est magnifique, mais serait difficile à imaginer dans la poussière sèche et fine qui recouvre le sol lunaire.  
  Les ombres seraient aberrantes, les paysages présenteraient des incohérences, les traces de la "jeep lunaire", l’absence de poussière sur les patins du LEM, ..., pousseraient à la perplexité tout spectateur qui sortirait de son rôle de consommateur de rêve.  
      Mais c’est la Lune, puisqu'on vous le dit !
       
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 28 Août
 El Suerte
  
  Le "Suerte" me sourit à nouveau cet après-midi.
Il avait pris la tête des mauvais jours après mon départ pour les îles : il n’aime pas la mer qui risque d’abîmer ses dorures, de déliter sa structure de plâtre. Il préfère attendre mon retour en jouant les gardiens du temple.
 
  Il a débarqué chez moi à l’improviste, introduit par des amis communs, s’est installé sur mon ordinateur, imaginant par je ne sais quel pouvoir que ce devait être le lieu de tous mes passe-temps.
    Ma lointaine jeunesse n’a pas connu de poupées confidentes ; j’ai rarement donné aux objets d’autre statut que celui d’outils, utiles avant d’être beaux ou agréables.
  Seule la paresse a retardé le rangement définitif de l’objet inutile qui trônait sur mon écran.
  
  Progressivement sans doute, le "Suerte" a profité de ce sursis pour me persuader de sa présence, jusqu’au jour où j’ai vu son rire bienveillant, presque jusqu’à l’entendre.
    La mise au placard n’était alors plus de mise.
Mieux qu’un tamagochi (?) qui s’évanouit avec l’usure de ses piles, le "Suerte" accompagne désormais toutes mes rédactions et autres réalisations numériques, le côté digital de la situation ne se percevant que dans l’obligation qu’il m’a faite de lui frotter le nombril dès le réveil.
  
  Bon, je sais, vous allez encore me dire que la tisane ne convient pas à mon grand âge ...
   
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