25 décembre- C'est (encore) Noël

      Ce lundi est Noël. Comment ne pas l'évoquer ? Comment le faire sans poncifs ? Comment s'en saisir une fois de plus dans cette page hebdomadaire d'humeurs étalées sur la Toile depuis dix-huit ans. Réécrirais-je des textes tels que celui-ci (1999) ? Reconstruirais-je des images telles que celle-là (2009) ?

       Impossible de revenir sur les Noëls d'antan, le "c'était quand même mieux avant", le glissement vers l'événement à consommer sans introspection particulière, l'effacement d'une mémoire. À l'image de nos ordinateurs et tablettes qui peuvent se passer de ROM puisque leur mémoire est ailleurs - dans le fameux cloud -, mais doivent gonfler leur RAM afin de pouvoir brasser des datas de plus en plus encombrants, nos esprits priorisent les mémoires instantanées nécessaires à l'agitation de l'époque au détriment des mémoires de long terme qui ont évacué leur charge dans les data centers sociétaux et commerciaux. D'une façon ou d'une autre, tout a été dit...

      Impossible également de ressortir le marronnier des origines et de l'historique de Noël : l'antique fête païenne récupérée par une Église souhaitant que son Jésus fondateur soit aussi un petit Jésus fédérateur (IVème siècle), l'apparition des crèches dans les églises (XVIème), l'orientation vers une fête familiale (XVIIIème), la distribution de cadeaux aux enfants avec l'aide du Père Noël (XIXème). Dans Wikipédia ou ailleurs, tout a été écrit...

      Impossible non plus de ressortir les vieux clichés (magie et enchantements), les dictons ("Noël au balcon, Pâques aux tisons"), "mon beau beau sapin roi des forêts" (enguirlandé de diodes multicolores à basse énergie), la dinde (la poule d'Inde des conquistadors un tantinet égarés) et la bûche (qui ne fera pas long feu contrairement à la traditionnelle bûche des origines). Ici ou là ou bien ailleurs, tout a été vu et entendu.

      Alors ? Comment évoquer Noël autrement ? Peut-être en le disant dans sa globalité : "C'est Noël ", tout simplement ?