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l'humeur hebdomadaire

27 janvier - Harry Quebert

      Harry se posa sur le seul banc installé au-dessus de l'esplanade. De nombreux promeneurs y flânaient encore, les serveurs s'activaient autour des derniers consommateurs, un haut-parleur chuintait quelque part une mélodie de fin de journée. Il n'avait pas vu Doug depuis si longtemps qu'il craignait de ne pas le reconnaître parmi toutes ces silhouettes observées dans le contre-jour d'un soleil déjà plongé dans les draps d'un océan brumeux. Il avait tant de choses à lui dire, tant de questions à lui poser. Le commissaire Mc Doghan l'avait pourtant mis en garde contre des pressentiments de sa sœur, la grande sœur qui avait été comme une deuxième mère pendant ses années de collège. Tamara s'accrochait à ses intuitions : Doug ne connaissait pas Marcus, il ne pouvait pas être le conducteur de la Chevrolet noire aperçue dans l'allée du château. Une main s'abattit sur son épaule, le faisant sursauter violemment. "Toi, Marcus ?".

      Joël Dicker, vous connaissez ? Ce texte est extrait de "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", son premier grand roman, celui qui l'a fait connaître voilà plus de sept ans et que je viens de découvrir... (mieux vaut tard que jamais). Ça se lit comme un polar et ça se parcourt comme un roman de gare.

      Le polar est construit à coups de péripéties et de retournements de points de vue toutes les dix pages. Chacun des quelque dix personnages est coupable de quelque chose, à tour de rôle. Coupable des crimes initiaux, coupable de mensonges, de calomnies, ou tout simplement d'erreurs de jugement. Un suspens abracadabrantesque est maintenu jusqu'à la toute fin en utilisant quasiment tous les ressorts de l'exercice.

      Le roman de gare est le mortier qui lie les péripéties les unes aux autres. Lieux et détours, portraits et caractères, anecdotes et bavardages, tout est bon pour aligner des mots qui passent bien et font passer d'un rebondissement au suivant. Point n'est trop besoin de s'accrocher au déroulé d'une histoire qui oscille constamment sur une trentaine d'années et dont les termes sont repris avec un éclairage différent selon la période et le point de vue du personnage ciblé.

      Chaque chapitre est précédé d'une petite introduction, une ponctuation plutôt puisque sans trop de rapport direct avec l'affaire, une suite d'états d'âme sur le métier d'écrivain. Tout le contraire d'une courte respiration avant d'entrer à nouveau dans le vif du polar, un bref instant d'apnée pour savourer le point d'orgue (inversé :-) de la mise en abyme qu'est ce roman mettant en scène un écrivain écrivant.

Harry Quebert      Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous ses personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé.

      Ces dernière lignes constituent l'introduction à l'épilogue de "La vérité sur l'affaire Harry Quebert". Les premières lignes de cette humeur en sont une mauvaise parodie, vous vous en doutiez !

Lutin