lundi 12 novembre 2007
Pensées fumeuses
Les philosophes aiment se prendre la tête à la manière du penseur de Rodin, c’est leur gagne-pain. La tête entre les mains, dans la position que j’adopte naturellement quand je suis aux toilettes, ils tournent autour du pot à grandes questions.
Ils peuvent se demander comme ça, à brûle-pourpoint (non, je ne fume pas aux toilettes), si réfléchir peut rendre rend heureux. Quelle question ! Ça, ça s’appelle tortiller du derrière pour faire caca droit (chacun retrouvera l’expression d’origine). Bien sûr que oui, réfléchir peut rendre heureux, tout comme ne pas réfléchir, faire du vélo ou avoir de belles selles. Ce n’est pas l’action qui procure le sentiment du bonheur, mais ce qu’on y met. L’imbécile heureux, outre qu’il faudrait prouver qu’il ne réfléchit pas au moins suffisamment pour sa condition d’imbécile, place dans ce qu’il fait suffisamment d’affect pour faire son bonheur. Le penseur lucide jusqu’au suicide, outre qu’il faudrait savoir s’il ne réfléchit pas trop par rapport à ses autres possibilités humaines, ne trouve pas dans son action de réflexion les briques de son bonheur alors qu’elles existent pour d’autres penseurs.
Pauvres candidats bacheliers qui doivent se prendre le chou sur des questions de ce calibre, souvent dans la douleur et des attitudes qui ne respirent pas le bonheur. C’est vraisemblablement la raison du déclin des filières lycéennes privilégiant la réflexion au profit des filières privilégiant la restitution des connaissances. Quoi, non ?
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