Mamie m'a dit ...

   Chronologie 2000 ...

 3 Juillet
 Pen-Bron 2000
   
 
    Bonjour Gwen. Bonjour Simon.
Hop ! Deux petites frimousses embarquent à bord de Scipio pour la 17ème de Pen-Bron/Arzal/Pen-Bron à la voile. Une petite tête blonde et une petite tête brune en délicatesse avec un corps vite installé dans le cockpit pour que les yeux puissent commencer à se promener à la découverte d’un monde inhabituel.
  Des bout’s un peu partout, l’espace un peu étroit, ce grand trou sombre par lequel disparaissent sacs et emballages ... les pontons aujourd’hui désertés par des goélands que les préparatifs d’embarquement ont dû affoler.
  Et puis, déjà, ce balancement du bateau, déhanchement agréable pour l’heure, mais aussi inquiétant pour l’instabilité qu’il laisse entrevoir.
  Moteur lancé, amarres larguées, pare-batt’s rentrés, l’eau du port s’écarte en filets souples devant l’étrave.
  L’espace à découvrir s’élargit rapidement comme des rideaux s’ouvrant sur l’horizon : pontons, jetées de l’avant-port, pointes de Piriac et du Croisic encadrant la baie de La Turballe.
 
  Ça va Gwen ? Hochement et "oui" sobre : bien sûr que ça va !
  Simon, ça v .. ? Pas la peine de finir la question : le regard est la question et le sourire de Simon est la réponse. Oui, ça va ... ne vous inquiétez pas.
 
  C’est vrai que la chance est avec nous : une gentille brise d’est a dessiné sur la mer les petites vagues qui s’y déploient vers le large, disparates, colorées, fugitivement argentées des reflets d'un soleil superviseur.
  La surface de l’eau grouille maintenant de voiles blanches en route vers l’estuaire de la Vilaine.
  Le temps est à la manoeuvre. Les écoutes et les cordages ont la préférence de Simon. Gwen saisira la barre, fermement, pour un cap pas trop sûr et quelques embardées ... un cap de promenade, enfin !
 
      Tribord, babord, la Vilaine est remontée de bouée rouge en bouée verte, par petits bords contre le vent, mais avec le flot et un équipage dont la technique progresse d’un virement à l’autre ...
  L’écluse, l’eau douce, les pontons, le long repas avec ses musiciens colorés qu’il ne faut pas perdre du regard mènent au bout de la fatigue, dans les couchettes de Scipio qui se dandine encore au gré des vagues imprimées dans les esprits.
  Bonne nuit Simon, bonne nuit Gwen .... demain sera un autre jour.
 
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 10 Juillet
 Demain, c'est juré ...
  Promis, juré, demain je me mets au régime.    
      J’ai trop mangé, je me sens lourd, pas performant. Il faut que ça cesse.
  Facile : on dit qu’il suffit de sortir de table avec la faim.
  Ouais ... je sais bien que demain, je me dirai que le poids de forme n’est pas une expression vaine, qu’il n’y a pas péril en la demeure, bref que ça peut attendre. Pas comme ces bonnes pâtes "un peu" grasses que les moisissures vont dévorer si je ne m'en occupe pas.  
   
  Promis, juré, demain je fais la guerre au stress.    
      Cool.
  Finis café, alcool, cigarettes, excitants de tout poil, principalement ceux du consommateur et de son entourage.
  Vive le chocolat matinal, l’eau (avec des bulles, quand même ?) et la tisane morphétique ...
  Ouais ... demain, je me dirai sans doute qu’il y a le bon stress et le mauvais stress, que la sensibilité, la vivacité, le dynamisme, l’enthousiasme, le ... n’ont que faire du baba bée, même cool.
  Alors, pourquoi se priver ?
 
 
  Mon grand âge me laisse entrevoir qu’on ne sort pas facilement de sa nature.    
      Chassez le naturel, disait l’autre (mais qui donc ?), il revient au galop.
  Les bonnes promesses qu’on peut se faire vieillissent mal tant qu’on a la certitude de bien vieillir, tant que santé, travail ou relations ne sont pas menacés à court terme.
  A très courte vue parfois, mais on ne se refait pas, si ?
PS : Tiens ?! Peut-être est-ce le sens de cette maxime de l’Almanach du marin breton : "Méfie-toi de l’ennemi réconcilié" ?    
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 17 Juillet
 Menteur comme ...
  Scipio m’a de nouveau conduite aux îles cette première fin de semaine de Juillet.     Tranquillement, presque paresseusement.
  Assez lentement en tout cas pour avoir le temps de percevoir le temps qui passe : je l’ai vue, cette caresse du temps sur les rides de l’eau, j’en ai senti le souffle dans la petite brise étouffée au creux des voiles.
 
  Dans ces moments de rêverie gourmande, l’envie d’indigestion n’est pas loin.     Envie de faire provision de cette caresse, de ce souffle introuvables à terre : le temps promis par les marchands d’appareils qui donnent du temps ne peut être que du temps libre, du temps d’ennui, comme la pellicule disponible derrière l’objectif obstinément clos.
  Le temps de pose - de pause - donne sa consistance au temps libre.
 
  Des appareils qui libèrent ... Voire !     Les heures passées devant l’ordinateur sont encore trop souvent des heures de maintenance, non pas des heures d’utilisation, de création.
  Les heures passées dans la voiture embouteillée sont souvent bien longues sur les routes qui mènent au temps gagné.
  Les machines ne feraient-elle gagner du temps que si on accepte d’en perdre beaucoup ? Leurs vendeurs ne seraient-ils finalement que des arracheurs de temps aux mensonges subtils ?
  Brassens déjà, chantait :

«Oh vous, les arracheurs de temps,
Vous les cafards, les charlatans» ...
 
       
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 24 Juillet
 Vacances et congés
  Quelles vacances pour ces congés d’été ?
    En vue de quelles vacuités ces "autorisations de cesser le travail" sont-elles demandées ?
  A cause de quels vides, absences ou déficiences, sont-elles données ?
  Absences.
    La fuite des élèves renvoie les profs à leurs préparations.
La fermeture des entreprises du bâtiment renvoie leurs visiteurs à leurs catalogues.
La dispersion du personnel rend inutile la présence du chef du service ...
Le vide appelle le vide.
  Aïe, ma tête !
  Déficiences.
    Le monde animal hiberne quand nos activités sont maximales.
Le printemps, demandeur d’investissements en tout genre, révèle souvent l’usure des machines : plus de ressort, plus de pêche.
Muscles mous et neurones à genou.
Vidées, les machines.
Autorisées, les remises en forme estivales.
  Ouf !
  Les vacances du temps de labeur mènent aux vacances des congés.
Un autre vide pour soigner le vide initial ?
Est-ce bien raisonnable ?
  Sans doute ...
 
  Sans doute les organismes ont-ils besoin de temps d’arrêt pour recharger les batteries, défragmenter les disques durs, ... et améliorer ainsi les démarrages mécaniques et les routines informatiques d’après-congé.

  Pourtant, certains arrêts non contrôlés deviennent des temps morts qui grippent les moteurs et vident les mémoires.
 
       La grande évacuation des vacances ne peut donc être que sélective et mise à profit pour entretenir, réorganiser, approvisionner ... et attendre de pied ferme "l’obligation de reprendre le travail".
       
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 31 Juillet
 Salades pétrolières
  Les nouvelles vont bon et mauvais train sur le front de l’Erika.     
  Le bon train de nouvelles est que les opérations de pompage se déroulent bien, mieux que prévu même, et ceci malgré les mauvaises conditions météo qui ont obligé à quelques pauses.
  La partie avant est vidée à 95%, ou quelque chose comme ça, et la partie arrière ne perd rien pour attendre !
    Le mauvais train de nouvelles est qu’une nouvelle nappe est arrivée sur une plage - "heureusement non décontaminée" - de La Turballe et que d’autres quantités attendent sournoisement la prochaine grande marée accompagnée de mauvais temps pour l’imiter.
  Salades de nouvelles !     
  Total et les autorités politiques ont la possibilité de se féliciter de leur travail parce que le pétrole a fui en plus grosse quantité.
  L’ignoraient-ils vraiment ?
  Comment peuvent-ils alors avancer le chiffre des quelques pour-cents restants ?
  Quelques pour-cents de quelle quantité ? Du tout ? De la partie avant ? De ce qui était supposé rester avant le pompage ?
  Seront-ils abandonnés dans la coque, au risque de les voir débarquer dans une dizaine d’années sous les commentaires étonnés mais néanmoins doctes des décideurs d’alors ?
    Commentaires du genre de celui de notre ministre des transports dans les petites lucarnes :

«Une nouvelle nappe est arrivée ? Bah, quelques pour-cents ! C’est inévitable, vous savez ! Il y en aura d’autres ! Mais rassurez-vous : tout est prévu, on s’occupe de tout».
  Les humeurs passées exaspérées par l'Erikaka :
    Noël noir
  Médias roses
  Savoir faire
  Je dis ? Je dis pas ?
  Pévole bénétrole
  Pustules
       
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