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lundi 11 juin 2007

Télé sociétale à satiété

La télé, y’a pas que ça dans la vie, on peut pas passer sa vie devant, et pourtant, par moment, je me demande si cette pauvre téloche ne serait pas suffisante pour comprendre le monde, proche ou lointain, à condition de la pratiquer comme la moule pratique l’océan : en filtration continue d’un flux où y’a beaucoup à jeter.

Trois exemples.

1) Un reportage nous a montré il y a peu l’horreur de jeunes thaïlandais (10 ans ?) mis en demeure de livrer des combats de boxe devant des adultes, hurleurs enthousiastes, conspueurs du misérable challenger porteur de leurs paris.
Sans ce reportage, je n’aurais jamais imaginé que cela puisse exister. Bon, on sait bien que des enfants sont envoyés au front dans certaines guerres africaines, mais c’est la guerre et une déclaration de guerre, c’est déjà un constat de folie. On sait bien aussi que des enfants sont attachés à leur poste de travail, prostitués, exploités, mais on peut y trouver l’excuse de la misère. Ici, on a vu des enfants contraints de se détruire pour le plaisir des « adultes »…

2) Un autre reportage a étalé sur nos petits écrans le luxe éclaboussant de certaines suites pour animaux de compagnie. Pas d’écuelle, pas de croquettes, pas de niche, pas de litière … De la moquette à poil long, de la vaisselle en argent gravée au nom du petit chéri, de la boisson sur mesure, de la nourriture à point, bref, du beau et du très cher.
La démesure étant une des normes de notre monde, j’imaginais bien que ce genre de pratiques existait, mais de le voir là, reconstruit devant moi, m’a permis d’en reconstituer dans ma petite tête quelques contours trop flous, de lui donner de la subsistance.

3) Le troisième exemple découle des deux précédents : des plaintes contre ces deux reportages sont remontées jusqu’au « médiateur » de la chaîne qui les a diffusés.
- Placer la misère de ces jeunes boxeurs au vu de tous n’est pas le rôle de la télé, enfin, pas de notre télé, celle à laquelle on fait confiance pour nous porter les bonnes nouvelles du monde.
- Évoquer les fortunes dépensées pour le confort d’animaux qui n’en ont sans doute que faire est inadmissible quand on sait la misère d’une partie de notre population et qu’on devrait s’en faire l’écho.

Cette émission du médiateur rappelle qu’existent toujours chez nous, au mieux des autruches préférant ne pas voir et donc ne pas savoir, au pire des casseurs de thermomètres pensant qu’ainsi la fièvre des autres ne les atteindra pas.

Alors, pas intéressante, la télé ?

Une brève au hasard :

samedi 14 février 2009

J’ai tort ...

Je voudrais pas dire ... mais je dis quand même : les salariés des grandes sociétés industrielles ou tertiaires (transports, énergies, banques ...) ont beau avoir le sentiment d’être considérés comme des pions, ils sont des pions relativement bien défendus et ont parfois su profiter de leur situation de pion-dans-une-grande-entreprise pour avancer les leurs en terme d’avantages sociaux et de pouvoir d’achat. On ne peut pas comparer les conditions de travail-rémunération d’un plombier chez GDF et d’un plombier chez un artisan.
En conséquence, j’avoue avoir du mal à rassembler de l’empathie pour les employés des secteurs naguère florissants et désormais menacés par LA crise. Je peine à percevoir les souffrances des individus abrités derrière les digues fissurées alors que beaucoup de petits grains de sables anonymes sont appelés au renfort des dites digues ou bien disparaissent dans la tempête. J’ai tort, je sais ...