lundi 21 avril 2008
Temps de neige
J’avais dit NON, plus jamais les embouteillages, les queues dans
les magasins, les files d’attente au bas des pistes enneigées. En
retraite, on peut en principe se permettre de prendre sa voiture en
dehors des heures d’embauche et de débauche, faire ses courses ou
prendre ses vacances de retraité quand le travailleur n’est pas en
mesure de les faire ou de les prendre. En principe seulement, car des
tas de douces obligations comme celle d’accompagner ses petits-enfants
durant leurs vacances scolaires sont autant de piqûres de rappel contre
l’idée saugrenue qu’on pourrait être seul à profiter des bonnes choses.
La nouvelle consistance du temps fait quand même que les différentes
immersions dans les flots de chalandise ou de transhumance se font
toutefois avec un peu moins de stress dans l’action (ou l’absence
d’action), un peu plus de recul par rapport aux chariots, pare-chocs ou
skis tout proches, une certaine élévation permettant au regard
d’apercevoir les visages derrières les vitres, les comptoirs ou les
guichets, d’observer au dessus de la neige la silhouette encore
décharnée des mélèzes, l’assemblage plus ou moins réussi des bois des
chalets ou bien encore les masses criardes des immeubles des grandes
stations ...
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