lundi 16 juin 2008
Envolée !
Quand je l’ai vue pour la première fois, je n’imaginais pas que
notre histoire puisse tant me prendre la tête. Cet oiseau de passage
reprendrait son envol et sa liberté dès que je l’aurais décidé. Pour
l’heure, il fallait bien lui accorder le gîte puisque son état
l’exigeait et que la loi m’y obligeait. Pour le couvert, elle s’en s’en
chargerait bien.
Mais elle s’est vite révélée encombrante. Ses activités
nocturnes ont blanchi mes nuits, ses ébats trop bruyants m’ont trop
souvent sorti de mes rêves, son hygiène décalée a progressivement
transformé en souk malodorant le gentil petit nid qu’elle avait
construit sous mon toit.
Il faut dire qu’elle n’était pas venue seule. Entre deux
portes, j’avais découvert la présence d’un compagnon, beau et baraqué,
un de ceux dont on devine l’envergure sans qu’ils aient à la montrer. Et
puis, en lorgnant un jour dans l’entrebâillement, j’ai aperçu les
petits. C’était tout une famille que j’hébergeais et qui commençait à me
peser sérieux ...
Les jours ont passé et je guettais avec impatience le
départ des jouvenceaux pour pouvoir congédier mes encombrants
locataires. Ce dernier week-end fut celui de la décision, de la rupture
définitive après une ultime nuit impossible. Le départ ne fut pas
triste, menaces et fausses sorties à la clef. Il me fallut bien ces deux
jours de persuasion musclée pour faire déguerpir le couple. Il m’en
faudra quelques autres pour restaurer un home devenu digne des écuries
d’Augias.
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