lundi 9 février 2009
Perlimpinpin
Il faut évaluer les enseignants.
Il faut évaluer leurs capacités à réaliser le travail pour lequel l’État les a embauchés et pour lequel la société les paie.
Il faut évaluer leur mise en œuvre de ces capacités, en qualité et en quantité (*).
Il faut. Tout le monde - ou presque - est bien d’accord. Mais comment ?
Évaluer le produit fini, l’élève ? Impossible puisque,
justement, il n’est pas fini et qu’il est même impossible de juger de
l’efficacité de la brique en cours de construction au contact de tel ou
tel prof. Efficace maintenant ? quand ? dans quelle
situation ? associée à quelles autres briques ? Et puis que
restera-t-il de l’action du prof quand l’évaluateur aura éliminé les
paramètres tels que la qualité des élèves, la qualité de leur
environnement familial et sociétal, la qualité même des outils fournis
par l’employeur (programmes, environnement, matériel) ?
Évaluer le geste d’enseignement indépendamment de
l’enseigné ? Impossible puisque la principale caractéristique du
dit geste est justement de s’adapter à chacun à chaque instant, et, de
plus, en tenant compte de l’ensemble de la classe et de la totalité du
cursus. Sur quelles grilles serait-il possible de juger de la pertinence
de l’infinité des gestes possibles ?
Évaluer l’ensemble des images affichées, des signaux émis, des
traces laissées par le prof sur les élèves, les parents, les collègues,
l’administration ? Mais oui, mais c’est bien sûr ! Un sondage
d’opinion ! Proposons des cases à cocher aux différents acteurs
approchant ou ayant approché le futur évalué. Brassons énergiquement le
tout, il devrait bien en sortir une bouillie inexploitable. Non ?
(*) Tant de gens craignent que les profs ne travaillent pas trop, trop semblant le niveau normal du travail de prof.
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