lundi 26 février 2007
Coup de feu
La vie à la campagne rapproche un peu du temps où on avait le temps. Le temps de se retourner sur une fleur, de guetter le chant de l’oiseau, de lever le nez vers le nuage craint ou attendu. Le temps de besogner aussi, toutes ces choses se confondant naturellement dans un continuum sans véritables week-end, congés, coups de bourre ou coups de feu.
Le feu. Il me semble que le feu était justement un des régulateurs de ce temps passé, le feu de l’hiver devant lequel devaient se prolonger nombre de réconforts, le feu des soirées, capable de donner vie aux ombres, le feu de la cuisine aussi, celui de la soupe, des patates et des fayots.
Pratiquer actuellement la cuisine au feu de bois est sans doute aussi superficiel que pratiquer la mer en plaisancier puisque la brièveté de l’expérience en atténue les mauvais côtés. L’un comme l’autre sont pourtant porteurs de leçons venues de la tradition, leçons de patience devant le rythme des éléments, leçons de veille devant leur puissance, leçons de bon sens quand le vent souffle sur la braise et qu’il n’est pas bon alors de se laisser convaincre de tirer les marrons du feu.
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