lundi 5 mars 2007
Jeunes idées
Le jeunesse a des idées, c’est bien connu. Des idées pas toujours raisonnables, c’est évident pour des jeunes devenus vieux qui ne savent pas toujours s’ils doivent encourager ou réfréner certains débordements.
Beaucoup de grandes avancées scientifiques ont été réalisées par le travail de la raison sur des idées à priori déraisonnables. Que la Terre ne soit pas le centre du monde, qu’un objet puisse se déplacer sans recevoir aucune force, que la lumière puisse se propager dans le vide (mais sait-on encore maintenant ce qu’est le vide ?), que la Lune tombe vers la Terre de la même façon que la pomme décrochée de l’arbre, que plus on va vite pour les autres, plus le temps est long pour soi, ..., tous ces "que" ne sont que quelques grands exemples d’idées dont beaucoup ont encore bien du mal à imprégner certains esprits.
Bien sûr, l’Histoire ne retient que les intuitions qui ont réussi et laisse retomber certains emballements cérébraux que les faits ou les réalisations ultérieures n’ont pas consolidés. Mais le jaillissement n’est possible qu’à partir du foisonnement. On ne parle plus du phlogistique, de l’éther intersidéral, de l’électricité dans la cuisse de la grenouille, du soufre qui brûle dans le Soleil, mais la thermodynamique, l’électromagnétisme, la science des particules avaient sans doute besoin de ce terreau pour se développer utilement.
Construire un ballon gonflé à l’hélium et porteur d’une éolienne pour aller chercher le vent et donc l’énergie aux altitudes où il est puissant et constant, capter le rayonnement solaire et amplifier son énergie pour disposer d’une énergie plus grande, construire des maisons anti-sismiques comme des blockhauss montés sur ressorts, munir 220 citrons d’électrodes pour obtenir les 220 volts habituellement distribués par EDF dans nos maisons, voici l’état de quelques jeunes idées avant leur confrontation aux exigences des lois de la physique actuelle ainsi qu’aux réalités matérielles. Certaines me rappellent ma toute prime jeunesse où je me demandais pourquoi il n’était pas possible de gagner de l’altitude avec un simple tabouret : si je tiens le tabouret à hauteur de hanche, que je saute sur ce tabouret, puis que, très rapidement, je le dispose à nouveau à hauteur de hanche pour renouveler l’opération ... Non ?
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