| lundi 31 mars 2008 Rien sur tout 
 Quand on n’a rien à dire, pourquoi ne pas le faire en image, comme un 
silence de l’oeil, étonnant de plénitude, débordant de vacuité 
inquiétante ? N’y a-t-il vraiment rien là où rien n’est 
décelable ? Ce rien n’est-il pas trop pour des entités si petites 
qu’elles en sont étouffées, absorbées ? Si, bien sûr, car j’imagine
 que vous n’aviez pas vu le petit pixel noir, sans couleur aucune sur le
 fond vide de cette image, vide parce que blanc et donc saturé de 
couleurs. Si ? À l’image de cette image-au-point-noir, 
beaucoup de ceux qui n’ont rien à dire saturent l’espace de déclarations
 criardes aptes à cacher le silence informatif essentiel, la non-plainte
 de ceux-ci, le non-gémissement de ceux-là, la multitude des 
interrogations, des doutes, comme autant de pixels silencieux noyés dans
 les grands débordements médiatiques.  
 Quand on a sa vérité à dire, pourquoi ne pas le faire en image, comme 
une étincelle du regard dans le fond de la nuit, étonnante de clarté, 
débordante de plénitude apaisante ? Peut-il exister autre chose 
dans l’absence de lumière ? N’y a-t-il vraiment rien là où rien 
n’est décelable ? Ce rien n’est-il pas  pas trop pour des entités 
si petites qu’elles en sont étouffées, absorbées ? Sans doute pas, 
car j’imagine que vous aviez bien vu le petit pixel blanc sur le fond 
noir de cette image. Non ? |