lundi 17 septembre 2007
Images pyrénéennes
« Chez Mimi », petit restau de montagne enchâssé dans une suite de quelques maisons en face de la petite église. « Entrée côté jardin, merci ». La porte poussée ouvre sur un visage à la fois rude et souriant vissé au-dessus d’une tenue jean-mécano plus attendue du côté d’un atelier de réparation de machines agricoles que de celui des cuisines. « Bonjour, monsieur-dame, deux personnes ? Installez-vous où vous voulez … ». Pas de menu bien couché sur papier mais une immense ardoise renseignée à la main propose quatre choix d’entrée, quatre choix de plat principal et autant de dessert. Vin compris, rouge ou rosé. Que de la production locale, sauf le poisson bien sûr dont, bizarrement, notre restaurateur ignore tout, sauf qu’il est chinois. Pas d’effets de style dans les assiettes, pas de petits machins sur les petits trucs, rien que de la nourriture comme on aime la voir quand on revient de randonnée et que la fringale n’est pas loin. Si c’est votre cas un jour, du côté de Massat dans le Haut-Ariège, c’est « Chez Mimi », vous vous en souviendrez ?
Un ancien agriculteur de Massat dans l’Ariège profond, exilé dans la grande ville m’a décrit son bourg natal comme le bout du bout du monde, déserté par ses habitants, agriculteurs, éleveurs, bergers dans les années quatre-vingt. Ma flânerie pyrénéenne m’a fait passé fortuitement par Massat et, loin d’y retrouver l’ambiance décrite, j’y ai ressenti une vie animée, chaleureuse, amicale, et pour tout dire un peu spéciale. Beaucoup de visages,de regards inattendus dans les montagnes, de l’humour dans les commerces, une épicerie « bio » gérée par une association, un centre informatique et internet, une école prospère. Bref, si les façades des maisons semblent ne pas avoir changé depuis des décennies, le désert ne s’y est pas installé. Le petit verre de cidre proposé par mon hébergeur « de plein air » à été l’occasion d’apprendre que lui-même ainsi que quelque cinq cents familles « hippies » se sont installés dans le canton abandonné par ses habitants traditionnels. Après quelques décennies, ces hippies sont devenus les « néos » et donnent maintenant cette tonalité un peu surprenante à la vie locale.
|