lundi 12 mai 2008
Va t’en, pôv prof !
Après lecture d’un tchatte de Philippe Meirieu sur le Monde en ligne, quelques copier-coller qui me plaisent bien :
Réforme des programmes :
Je
crois qu’il faut que les enseignants, tout en suivant les programmes
auxquels ils sont confrontés aujourd’hui, continuent à mener un travail
pédagogique de fond et ne se rabattent pas sur une pédagogie du
perroquet.
Bein oui, mais les programmes et
les obligations que leur impose la République sont déjà tellement
au-dessus de leurs rémunérations !
Fatigue scolaire :
Les
élèves ont perdu plus d’une heure de sommeil par jour depuis trente
ans : ils sont excités, stressés, et moins bien disposés à entrer
dans les exercices scolaires.
Il conviendrait de sanctionner les parents qui n’obligent pas leurs enfants à dormir suffisamment.
[]
je trouve que, depuis plusieurs années, nous allons toujours dans le
même sens : imposer aux élèves les contraintes des adultes en
matière de week-ends, de vacances, de garderie, etc.
... et de profits sonnants et trébuchants !
Capes et agrégation :
Je
ne comprends pas pourquoi certains professeurs, parce qu’ils ont passé
un concours plus difficile, ont moins d’heures de cours à effectuer, le
plus souvent devant des élèves de centre-ville, et en étant plus payés.
Depuis que le monde est monde, les plus malins travaillent moins ...
Déprime des enseignants :
[]
aujourd’hui, on attend du professeur qu’il assume des fonctions qui ont
été progressivement abandonnées par la religion, la collectivité et la
famille. On attend de lui qu’il promeuve des valeurs qui sont
radicalement contraires à celles de la publicité et des médias.
Certains tiennent tellement à "protéger" l’école des vicissitudes de la société !
Bivalence des enseignants :
Je
milite depuis longtemps pour des unités pédagogiques d’une centaine
d’élèves, confiées à une douzaine de professeurs, qui y effectueraient
la totalité de leur service. Ils jouiraient ainsi d’une liberté pour
adapter leur enseignement aux élèves et pourraient être véritablement
impliqués dans le fonctionnement de l’établissement.
Bein tiens ! C’est une idée que j’entends depuis les années 68, vous savez, ces années un peu spéciales ...
Suppression de la carte scolaire :
[]
ce qui m’inquiète le plus, c’est que les "bons" établissements vont
faire l’objet de très importantes demandes : on fait croire aux
parents qu’ils vont pouvoir choisir leur établissement. En réalité, ce
sont les établissements qui choisiront les élèves.
Bien sûr, bien sûr.
Pédagogisme :
Je
suis [] très choqué par cette stigmatisation qui n’a à mes yeux qu’un
véritable objectif : écarter la vraie question, qui est "que
fait-on des élèves qui ne veulent pas apprendre ?". Le
gouvernement actuel répond par des "y a qu’à" et "il faut que".
Si
on ne traite pas de la question du désir d’apprendre, seuls ceux qui
ont trouvé leur panoplie de bon élève au pied de leur berceau vont
réussir à l’école.
Enseigner, c’est inventer des moyens pour transmettre des savoirs, et c’est cela la pédagogie.
Mon Dieu que l’évidence est difficile à faire admettre aux porteurs de lunettes monochromatiques !
Retour de la morale à l’école :
La véritable morale, c’est celle que l’on fait vivre aux élèves.
"Faites ce que je dis et que je fais"
Bravo
monsieur Meirieu, continuez de crier dans le désert ... les petits
grains de sables professoraux verront peut-être un jour arriver la pluie
des moyens indispensables à la levée des bonnes graines !
|