lundi 23 juin 2008
Le pied du bon temps
La mer peut être dure, inconfortable, humide,
froide. La besogner peut être alors une corvée, une galère et même un
enfer. Mais lorsqu’on s’y sent bien, qu’elle soit de bonne ou de
méchante humeur, la pratiquer est davantage qu’un vrai plaisir, c’est un
bonheur. Plus question de la traverser au plus vite, au pas de
course ; l’allure est flânante, allègre mais sereine. Plus question
de port au bout d’un autre port ; la halte est dans le balancement
d’un mouillage au pied d’une falaise, au fond d’une crique.
La route à vélo peut être dure, inconfortable, humide,
froide. La parcourir peut être alors une corvée, une galère, et même un
enfer. Mais lorsqu’on s’y sent bien, lorsque la selle se fait douce, que
la gravité se laisse oublier, que le vent se fait passer pour une
gentille bise, s’y aventurer est plus qu’un plaisir, c’est un vrai
bonheur. Plus question de randonner au plus vite, au pas de
course ; l’allure est flânante, alerte mais sereine. Plus question
d’aller de borne en borne, le nez dans le guidon ; les parfums sont
dans les prés, les humeurs sont dans la tête.
Il en va sans doute ainsi de tous ces milieux plus ou
moins fréquentables qui baignent nos vies et leurs activités :
travail, famille, patrie, ... S’y sentir comme un poisson dans l’eau
magnifie les bons côtés et transcende les mauvais.
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