lundi 10 novembre 2008
Vendée Globe
Je ne suis pas allé voir ces merveilleux fous
naviguant sur leurs drôles de machines alignées le long des pontons des
Sables-d’Olonne. Faute de goût pour les bousculades et pour les clichés
que des milliers de personnes ressortent à ces occasions, je me prive
d’un grand plaisir. Mais ces machines pour solitaires des mers du Sud ne
sont pas des machines à rêver seul comme le sont les grands spectacles
de la nature car elles sont le produit de l’argent et espèrent les
milliers de regards potentiellement capables de renflouer les caisses.
Dommage !
Les photos d’un ami plus courageux que moi m’ont
pourtant fait toucher de l’œil le rêve impossible. L’écran de mon
ordinateur s’est ouvert sur le port des Sables, ma chaise s’est dressée
comme une bitte d’amarrage, et je suis entré en quête de l’âme que ces
monstres abritent sous les coques peinturlurées, tagguées, hérissées de
mâts, tangons, espars de toute sorte, ficelées de cordages multicolores,
toutes boutonneuses des winches, taquets et poulies nécessaires à leur
évolution.
On ne peut qu’imaginer très approximativement la vie de
ces bateaux exceptionnels dans leur course autour du monde si on n’est
pas l’un de ces skippers exceptionnels ayant vécu cette course. Ils ont
provoqué leurs cavalcades, entendu leurs plaintes, géré leurs routines,
changé et rechangé leurs habits d’océan pour rester dans le vent et sur
la route. Clic : Mais comment font-ils ? Déclic : Rêvent-ils encore, eux qui sont dans notre rêve ?
|