lundi 1er juin 2009
Konijn
Petit lapin
se nomme Konijn. C’est un gentil petit lapin nain. Il est resté nature
et tient à conserver sa belle robe naturelle, il n’est pas l’un de ces
trop communs lapins nains teints [1].
Croyant le protéger
des dangers extérieurs mais aussi de lui-même, sa famille humaine
d’adoption a confectionné autour de son abri un enclos assez vaste pour
qu’il puisse y dégourdir ses petites pattes de lapin nain pas
teint [2].
Las !
La cuniculipsychologie échappant largement à l’appréhension de
l’intelligence humaine, nul n’a perçu assez tôt le désarroi de Konijn
contraint de gambader sur un sol certes bien clean mais complètement
dépourvu de la belle herbe verte qui croissait à portée de nez sinon de
dents de lapin.
"Hop ! Je saute".
Et voilà Konijn dans le jardin, grignotant de ci, gambadant de là,
définitivement insaisissable contre son gré. Et son bon gré était
d’aller voir si le Paradis des lapins ne se tenait pas par hasard de
l’autre côté de la barrière. Non ? Alors un peu plus loin dans le
parc public ? Non ? Encore plus loin dans la forêt toute
proche ? Brrrr ! Un petit frisson, voire une grande frayeur a
dû saisir les moustaches du jeune fugueur puisqu’après une nuit
d’errance, il a réintégré ses pénates sous le regard incrédule de ses
amis les hommes.
Le pli était pris :
lorsque l’envie lui venait, hop ! Konijn franchissait son enclos,
disparaissait pour une virée nocturne et regagnait son sweet home par la
porte laissée ouverte pour faciliter le retour du lapin prodigue. Où
allait-il ? Que faisait-il ? Poussait-il les feux du désir
jusqu’à la forêt ? Restait-il dans le voisinage ? Les voisins
... Dégustait-il leurs plantes ? Creusait-il leurs sols ?
Crottait-il sur leurs pelouses ? Sans doute convenait-il que cela
cesse.
La famille humaine
de Konijn entreprit donc de lui construire un enclos capable de
l’enclore. Approvisionnement, construction, finition, satisfaction ...
tout est bien qui finit bien, lapin nain pas teint est en sécurité, les
jardins des voisins aussi. Rentrons.
Et hop !
Qui voyons-nous par la fenêtre ? L’animal pas si bête en train de
croûter ses herbes préférées dans le jardin ... Par quel trou de lapin
a-t-il pu s’enfiler ? Mystère. Toujours est-il que la porte ouverte
attend encore Konijn qui court toujours dans les jardins de son Éden.
Du moins est-ce l’espoir de sa famille humaine.
Notes[1] Bof !
[2] Re-boff !
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