lundi 20 juillet 2009
Effet de pointe
L’effet de pointe est bien connu en
électrostatique. Il est le principe du fonctionnement des paratonnerres
qui protègent de la foudre en l’attirant. Il semble moins connu en
psychologie des masses mais serait tout aussi utilisable dans la
confection des parafoules.
Les divers caps, promontoires, péninsules et autres
jetées développent en effet un certain magnétisme sur les populations en
mouvement, libérées momentanément de leurs attaches laborieuses. Est-ce
le besoin de fuir la masse de ses semblables de la même façon que les
particules identiquement chargées se repoussent ? Est-ce justement
l’envie de se décharger au bout du bout de ses scories quotidiennement
amassées ? Est-ce l’impression de pouvoir s’immerger dans la grande
bleue comme le marin solitaire, la mer devenue ronde à la condition de
ne pas se retourner, la houle rythmant les sentiments mais pas les
sensations stomacales ? La recherche sur le sujet n’est
malheureusement qu’embryonnaire et on peut rêver du jour ou des scanners
installés sur zone pourront décortiquer le fonctionnement de cerveaux
en situation.
Il semble en effet important de connaître précisément
les mécanismes d’action des pointes géographiques sur la population afin
d’utiliser au mieux leurs propriétés. Pour la santé et le bien-être de
la dite population mais également - et peut-être surtout, au vu des
menaces qui se révèlent chaque jour - pour la sauvegarde de
l’environnement dans lequel elle évolue. Quelles sont les pointes les
plus attractives, les plus efficaces ? Les caps acérés, les
promontoires aériens, les plateaux rocheux découvrants, les longues
bandes de sable et de galets ? Avec quels accès ? Auto, vélo,
pédo ? Une fois les conditions d’exploitation définies, il
suffirait d’aménager les pointes existant tout autour du territoire ou
même d’en créer ici ou là en cas de défaut naturel de façon à attirer
les foules, assurant ainsi la sauvegarde du reste du pays. Non ?
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