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l'humeur hebdomadaire

13 avril - Quand pensez-vous ?

Chagrin d'école      Daniel Pennac, vous connaissez ? Ce cancre devenu prof et écrivain. Un allergique aux livres retranché derrière ses murs de certitudes autodestructrices devenu spécialiste des ouvertures de portes grippées, forcées à coup de livres. Pas banal ! Dans "Chagrin d'école" et "Comme un roman", entre autres, il expose comment ses murailles intérieures se sont effondrées pour que d'autres constructions plus évolutives et libératrices puissent s'élever, puis comment sa passion des livres lui a permis d'en faire des clefs pour ouvrir les cerveaux résignés de ses propres élèves, jusqu'à confectionner ses propres clefs, ses propres livres.

      Son postulat est que la lecture doit être un plaisir. Toujours. Même en classe. Surtout en classe puisque que c'est l'un des lieux - le seul pour beaucoup de jeunes - où ce genre de plaisirs devrait être couvé, devrait éclore et croître. S'élever.

      Pour protéger ce plaisir, il énonce un certain nombre de droits du lecteur dont le premier et sans doute le plus important est celui de ne pas lire. Risqué, mais bien vu ! Si la lecture n'est pas libre, c'est qu'elle est un devoir et même si les devoirs peuvent être faits avec plaisir, ils ne le sont jamais par plaisir.

      Malgré ce beau principe, le professeur Daniel Pennac s'est retrouvé devant des élèves plutôt indifférents, réticents, voire rétifs et ses textes indiquent ici et là qu'il s'est appuyé sur des degrés plus ou moins élevés de coercition pour mettre fin aux nombreuses et fréquentes hésitations à entrer dans la danse de l'apprentissage.

      S'il semble bien vrai que la coercition est assez inefficace et est même souvent contre-productive sans adhésion, on peut penser également que certaines adhésions jugées douloureuses ne peuvent se faire sans quelque incitations coercitives.

      Le professeur Pennac s'est ainsi trouvé dans la position de nos responsables devant les citoyens en ce temps de pandémie (non, je ne parlerai plus de coronavirus ni de covid-19 !) : convaincre de ne pas contourner l'indispensable, pour vivre mieux dans le premier cas, pour survivre tout simplement dans le second. Lutte contre l'inculture et lutte contre le virus, même combat et mêmes observations : la coercition manque d'efficacité sans adhésion et lycée de Versailles (merci Béru !).

      Une différence (parmi d'autres) cependant. Malgré leurs incompétences initiales auto-attribuées et totalement assumées - haussements d'épaules provocateurs à l'appui -, les jeunes faisaient confiance à leur prof (cause toujours, on verra...). À cause des compétences auto-proclamées et auto-entretenues - échanges réticulaires enflammés à l'appui-, les citoyens doutent de leurs responsables (cause toujours, on te croit pas...)

      Mais le propos s'égare... Pennac ? Oui, Pennac et les droits du lecteur se proposant de faire naître, développer et protéger le plaisir de lire. Je les aperçois à nouveau en quatrième de couverture et j'y ajoute mon accord, plus ou moins grand, noté de 0 à 10 :

  1. le droit de ne pas lire (9)
  2. le droit de sauter des pages (3)
  3. le droit de ne pas finir un livre (1)
  4. le droit de relire (10)
  5. le droit de lire n'importe quoi (10)
  6. le droit du bovarysme (10)
  7. le droit de lire n'importe où (10)
  8. le droit de grappiller (5)
  9. le droit de lire à haute voix (8)
  10. le droit de nous taire (10)

      Qu'en pensez-vous ?

Lutin