lundi 9 avril 2007
Auschwitz, et alors ?
Auschwitz. J’y suis allé sans illusions ; je n’ai pas été déçu. Les grands blocs de briques rouges sont trop propres, les allées sont trop vertes, le discours des guides est trop lèché, le mur de la mort est trop joli au-dessus des gerbes déposées. On n’y sent pas le drame, on n’y ressent pas l’horreur. On la sait. Point.
Auschwitz est conservé comme une preuve des événements passés, comme s’il était possible de douter de la vérité au bout du doute, comme s’il était encore possible de convaincre les quelques incrédules, illuminés ou calculateurs qui croient ou feignent de croire à la duperie ou au complot.
En venant à Auschwitz, le visiteur peut souhaiter plutôt consulter un témoin. L’empressement, la précipitation du guide à montrer pour démontrer l’empêche alors de s’imprégner des lieux, d’écouter les objets exposés, de prendre place à la place. Miradors, barbelés, cellules, cachots "debout", mur "de la mort", valises, souliers et galoches, lunettes, brosses à dents, ...
Dommage, il devra y revenir, sans guide, sans instructions, en prenant le temps de fermer les yeux.
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