lundi 18 février 2008
Mont réduit
Je n’aurais peut-être pas dû y retourner. J’en avais gardé un souvenir de gamin, quelque chose de grandiose, comme un géant de granite posé sur la vase (*) pointant sa flèche vers le ciel. J’en avais des nouvelles par les amis étrangers de passage en Bretagne qui se faisaient une obligation d’aller y voir et qui en ramenaient des descriptions grandes comme ça. Les médias en parlaient régulièrement pour ses performances sur le plan de la fréquentation touristique, pour les marées qui l’assaillent - dit-on - à la vitesse d’un cheval au galop, pour la vase impudente qui l’assiège et qu’on ne sait trop comment chasser ...
La vase était bien présente hier encore, mais le rocher m’a paru plus petit entre l’immense uniformité du sol gris et l’uniforme immensité du ciel bleu. La flèche de l’abbaye m’a semblé posée comme une tentative d’intercession définitivement vaine de l’Archange entre Hommes et Dieu. Les ruelles sentaient le propre, les commerces respiraient la prospérité, les visiteurs paraissaient contents. Une bien belle journée, pas plus.
(*) Eh oui, déjà ...
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