lundi 21 mai 2007
Béton et nature ...
Ce pont de l’Ascension a été pour beaucoup l’occasion de multiples rencontres avec la nature. Mais s’aperçoit-on toujours que la nature "naturelle" est bien loin désormais de nos lieux de vie ou de promenade ? Que la maison de campagne est entourée de tracteurs, que la tondeuse y sévit régulièrement pour dompter la végétation empêcheuse d’ordre ? Voit-on encore le béton qui enjambe nos rivières si bucoliques, l’asphalte noir dans nos parcs, le métal hérissé autour des animaux qu’on y a déposés ?
Même un rendez-vous écolo comme celui donné par Nicolas Hulot dans son "école" de Branféré consomme un peu de nature et beaucoup du naturel de cette nature pour la mettre à la disposition de l’amateur innombrable. Il a fallu construire des bâtiments, installer des pompes puissantes sur les plans d’eau, une sono hyper-puissante au dessus du chant des oiseaux. Pour y porter le visiteur, des milliers de voitures pas-écolo-du-tout consomment et polluent l’air de la campagne morbihanaise, déposent leurs petites particules noires sur la vieille pierre des bourgs traversés, labourent l’espace vert servant de parking.
Est-ce parce que, finalement, la pollution c’est naturel qu’on ne s’offusque plus d’en consommer ou d’en produire lors de rencontres avec la nature ? La voiture et les ponts ne sont-ils pas les dommages obligés pour que les gens d’en-bas gardent contact avec des représentations de l’environnement d’antan ? Des dommages infimes si on les rapporte aux dommages créés par les gens d’en-haut, jet-set et gros bateaux, "regardez où je vais, mais restez surtout chez vous ... dans mon école, par exemple". N’est-ce pas Monsieur Hulot ?
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