lundi 16 mars 2009
Sur les dents, encore
Maman, j’ai mal à ma dent ! J’ai bien
l’impression que monsieur mon dentiste a raté son travail et que je vais
devoir m’allonger à nouveau sur son fauteuil. En attendant, ma nuit est
blanche et la lune en rit tout jaune derrière la vitre de ma fenêtre.
Bon sang que c’est pénible ! Je me demande comment il est
possible d’endurer les grandes douleurs. Une rage de dents, c’est
lancinant, ça dure, ça donne par moment envie de se cogner la tête
contre les murs, mais on n’en meurt pas. Enfin, on n’en meurt plus. Et
puis les antalgiques et analgésiques [1] de base écrêtent efficacement
les pics de douleurs en laissant quand même un train de sensations
désagréables rythmé par les pulsations du cœur dans la mâchoire,
l’apparition d’images qui détournent l’esprit de sa préoccupation
actuelle, ...
Mon demi-comprimé d’aspirine n’est pas trop efficace ...
En prendre un deuxième ? C’est un médicament et le monsieur, il a
dit qu’il fallait pas en abuser. Et puis je ne suis pas sûr de
l’efficacité d’une double dose [2]. Et puis encore je me dis que
l’aspirine n’est peut-être pas le meilleur anti-douleur pour le mal de
dents qui m’atteint moi. Ai-je autre chose ? Déjà, je n’ai pas de
pharmacie, juste une boite contenant des produits vraisemblablement
périmés vu leur faible utilisation (quelle chance !). Ah voilà de
l’ibuprofène, indiqué pour les douleurs dentaires. C’est écrit sur la
boite. Ce qui est également écrit, c’est le prix, en francs et la date
de péremption : mars 2003. Six ans, ça fait beaucoup ...
Mais c’est pas l’tout. Ça fait une heure que je disserte
sur une douleur avec laquelle je commence à composer. La lune est au
zénith tout là-haut et semble me dire d’aller retrouver mon lit,
d’essayer de m’endormir, et que la fin de nuit se passera bien, vu
qu’elle est fidèle au poste, elle.
[1] Je n’ai jamais bien compris la différence, et vous ?
- Antalgique : qui combat le douleur
- Analgésique : qui rend insensible à la douleur
[2] Je pourrais toujours me rassurer en pensant qu’une
double demi-dose fait une petite dose de rien du tout s’il fallait la
prendre.
[3] Ne cherchez pas, il n’y a pas de troisième note.
Celle-ci est juste pour rappeler que les notes de bas de page ou de fin
de chapitre sont détestables. Si l’info est importante, il faut
l’inclure dans le texte, sinon il faut en préserver le lecteur ...
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