lundi 11 mai 2009
Sondés
France2 pose chaque semaine au cours de l’un de ses JT [1] une question sous forme de sondage à ses téléspectateurs. Celle de la semaine dernière était :"Croyez-vous en l’éventualité d’une révolte sociale ?"
Près de 12 000 d’entre eux (sur quelques millions ?) ont répondu :
C’est fou le pouvoir du doute,
capable de river un individu d’habitude "normal" à son fauteuil de
consommateur : personne ne s’est levé pour cocher : "Je ne sais pas". Ou bien la case à cocher n’existait-elle pas ?
Mais que n’aurait-il pas su, celui-là ?
- qu’il croyait ou pas dans le sens de la conviction profonde ou dans celui de la vague estimation ?
- qu’il croyait dans une éventualité, un événement futur incertain ?
- qu’il croyait dans l’éventualité d’une révolte sociale, une grogne, une rébellion, un soulèvement, une révolution ? Avec quel degré de violence ?
Seul un sceptique totalement aseptisé peut douter que la seule réponse possible à une telle question est "OUI, il n’est pas impossible [2] d’envisager la possibilité, un jour ou l’autre, d’une révolte sociale""
Et puis et puis, même une fois approximativement compris
les termes de la question, on peut se demander si ce "sondage" ne
comptabilise pas :
- ceux qui ne croient pas à l’éventualité de la révolte sociale mais qui la souhaite, l’appellent de leurs vœux et pensent forcer les choses en répondant "Oui, oh oui !"
- et inversement, ceux qui croient à l’éventualité de la révolte sociale mais qui pensent également que les autres n’y croient pas assez pour cette possibilité soit possible [2] et répondent "Hélas, non !"
Vu du côté téléspectateur, cette question de la semaine posée par France2 n’a donc que l’intérêt d’être un micro-indicateur supplémentaire de l’ambiance sociale. Pas plus. C’est bien peu au regard des informations ou des analyses d’experts autrement importantes dont elle prend la place. Non ?
Notes[1] Journaux Télévisés, pour les non-avertis !
[2] (- :)
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