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mamimadi
l'humeur hebdomadaire

18 mai - La main aux fesses

      Au secours ! La société se judiciarise... Les dépôts de plainte se multiplient, les tribunaux se disent encombrés, les délais de traitement s'allongent. Les avocats ont du blé à se faire et du grain à moudre, du bon et du moins bon, merci pour eux.

      Confier à la société le soin de régler les conflits entre ses individus est bien sûr le signe d'une société civilisée qui veut bannir les règlements de compte directs à la façon des cow-boys du far-west ou les duellistes du moyen-âge. Nous n'en sommes plus là et les quelques citoyens qui se sentent ici ou là des âmes vengeresses sont eux-mêmes poursuivis au nom de la loi.

      Mais il en est de la justice comme des médicaments ou de bien d'autres choses en ce bas monde : il convient de ne pas en abuser. Deux exemples glanés dans la presse en ligne de ce jour semblent mettre cet abus en lumière.

      Le premier est la plainte d'une journaliste allemande contre notre ancien président de la République, Giscard d'Estaing, 93 ans, pour agression sexuelle. "Après l'interview, j'ai demandé à pouvoir faire une photo avec M. d'Estaing. J'étais debout à [sa] gauche. Pendant la photo, il a mis sa main sur ma taille gauche, qui a ensuite glissé plus loin vers mes fesses et est restée là". OK. Vu les antécédents du lascar, il est possible qu'une main un peu canaille se soit laissée glisser à la recherche de souvenirs des temps anciens. Vu le grand âge par contre, on ne peut exclure non plus que la dite main n'ait pas glissé par simple dé-coordination muscularo-cérébrale, sénilité oblige. Le goujat présumé dit qu'il ne se souvient de rien, ce qui n'éclaire en rien la réalité des faits. Quoi qu'il en soit, classer ce geste dans les agressions sexuelles semble un tantinet exagéré et quand bien même une société devenue excessivement prude le ferait-elle, on ne peut pas croire qu'une jeune journaliste posant en public à côté d"un vieillard soit suffisamment sidérée pour ne pas pouvoir manifester sa désaprobation à la hauteur nécessaire pour faire cesser l'agression présumée. Pas besoin de règlement de compte à OK Coral ni devant les tribunaux, ce qui n'est pas moins violent qu'une main aux fesses (MaF)...

      Le deuxième exemple concerne les plaintes déposées contre notre gouvernement pour la gestion supposée mauvaise de la covid-19. Plus de soixante plaintes allant de la mise en danger de la vie d'autrui à l'homicide involontaire en passant par la non assistance à personne en danger. Certains ont mêmeinvoqué le droit à la vie que l'État doit garantir envers chacun des citoyens. "Interdisez cette mort que nous ne saurions voir" aurait fait dire Jean-Baptiste à ses comédiens sur leurs planches. Pour interdire cette mort et assurer ce droit à la vie, l'État doit savoir gérer l'inconnu, prévoir l'imprévisible, faire violence même aux citoyens récalcitrants qui leur reprocheraient ensuite de ne pas les avoir contraints. Mission impossible, évidemment, d'où la débauche de plaintes actuelles et à venir.

      Le temps est révolu où une MaF pouvait être sanctionnée d'une baffe, physique ou morale. Le temps n'est plus où la classe politique auto-déclarée impuissante considérait, les bras ballants, que les victimes de pandémies entraient dans le jeu normal de la loterie entre la vie et la mort. Les offensées savent que la justice peut leur rendre justice et les gouvernants savent qu'ils ont à rendre des comptes devant leurs assujettis. Que cette possibilité existe est une bonne chose évidemment. Bonne chose que les mains harceleuses soient coupées dans leur élan. Bonne chose qu'on ne revoie plus l'hécatombe due à la grippe "de Hong Kong" dans les années 1969-70, celle qui a fait quelque 35000 morts dans l'indifférence générale autre que médicale et hospitalière. Mais est-il vraiment impossible de "raison garder" afin d'éviter de passer d'un excès à l'autre, les excès nuisant finalement aux causes qu'ils souhaitent défendre. L'utilisation abusive de la justice contribue à faire de la femme un être intouchable, un peu alien, voire ennemi. La même utilisation abusive risque de limiter la gent politique aux seuls irresponsables, fieffés roublards ou apprentis dictateurs. Bonjour les dégâts !

Lutin