lundi 27 juillet 2009
Marais salants
Les marais salants de la Presqu’île turballaise [1], c’est magique !
En les parcourant ce matin sur mon petit vélo, je n’ai
pas eu l’impression habituelle, ce sentiment de s’immerger dans le
paradis des sens jusqu’à en faire un peu partie.
Le flot de voitures rencontrées sur les micro-artères
qui alimentent les marais en travailleurs aussi bien qu’en visiteurs ne
permettait sans doute pas de s’évader de sa condition d’humain en danger
devant rester sous contrôle.
Dès lors, les multiples aigrettes, mouettes et hérons
aperçus ne sont restés que des oiseaux vaguement pollueurs du marais et
du sel qui en est tiré.
L’eau qui se retire des étiers n’a pas laissé paraître
la vase habituelle, soyeuse, courbes et crevasses emmêlées, vivante ...
J’y ai aperçu des gravats, déchets et détritus. Parpaings, bois,
plastique, restes morts d’activités humaines anciennes.
Les effluves portées par le vent ne m’ont pas semblé
produites par les herbes séchées, l’eau océanique évaporée, les
micro-algues naissant et mourant au gré des apports en eau salée et des
conditions météorologiques. Bien plutôt, ce sont des odeurs de mauvaise
décomposition qui sont venues ici et là agresser désagréablement
muqueuses et conscience ...
Les exploitations elle-mêmes ne m’ont pas paru aussi
accueillantes qu’à l’accoutumée. Le rouge des panneaux "Accès interdit",
"Propriété privée" qui protègent les espaces de travail des paludiers
m’a semblé plus agressif, les grandes bâches de plastique étaient mises
sur les grands tas de sel déjà récolté, interdisant l’observation
toujours émerveillée des gros cristaux construits par le soleil, le vent
et le lent et incessant mouvement du las. Jusqu’au mulons eux-mêmes,
débarrassés de tout grain de sel et semblant perdus dans les œillets ...
Un jour sans. Une tit’ photo quand même ?
Clic ! La petite photo est prise, développée, étalée sur l’écran.
Bizarre ... Elle est bien loin des mots qui l’accompagnent. Ne
seraient-ils que des mots de tête ?
Notes[1] Certains parlent de la Presqu’île guérandaise, mais bon !
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