lundi 8 mars 2010
Écrits clos ?
Février 1999 : des jeunes dont j’ai la charge sur le plan
scientifico-informatique souhaitent construire un site web ... Très
bien, en avant les jeunes, créez, racontez, semez, il en restera bien
quelque chose !
Ceci dit (bel africain), j’ai pensé que le meilleur
accompagnement n’étant pas celui qui pousse ou qui tire mais celui qui
navigue de conserve, et que donc je me devais de construire moi-même mes petites pages persos.
Le principe étant acquis pour moi, le plus dur restait à
faire : des pages blanches, même réticulaires, ça ne fait bien que
chez les provocs dont je ne suis pas ; il fallait donc les remplir,
trouver du grain à moudre, bref, il me fallait aller au charbon. Et
c’est dur, le charbon, plus dur que toutes ces énergies plus fluides
dont certaines sont même déclarées "douces" : pétrole, gaz, vent,
soleil ...
Les petits wagonnets hebdomadaires se sont donc
enchaînés en prenant bien soin de ne pas casser la chaîne, un peu comme
on grimpe un sommet, en rythme, en prenant bien garde de ne pas baisser
de régime, de ne pas jouer la roue libre sur un seul tour de peur qu’il
ne soit suivi d’un second, puis d’un renoncement sur le troisième, la
pente ayant définitivement stoppé l’élan initial.
Onze ans de pages initialement blanches ont essayé de dire
quelque chose. Principalement à moi-même, les idées écrites acquerrant
la consistance et le relief que prennent les images auxquelles on
octroie la troisième dimension. Mais aussi à tout navigateur, marin de
passage qui a cru voir de la lumière et qui est venu au pied du phare ou
bien marin qui savait trouver là les faisceaux et éclats capables
d’agrémenter sa route.
Onze ans ... cinq cent soixante douze semaines. C’est à
la fois peu et beaucoup (clic !), mais surtout ça ne fait pas des
chiffres ronds. J’aurais préféré clore après un demi millier d’articles,
ou bien encore une douzaine d’années de "production" ...
Clore ? Eh oui ! Peut-être est-il temps de fermer les
yeux sur les pensées intérieures pour tenter de les ouvrir sur d’autres
mondes qui soient plus touristiques, moins prenant, plus aléatoires,
moins obligés ... Il est urgent - non pas d’attendre, quelle
horreur ! - mais de prendre le temps, batifoler, changer de cap,
découvrir des îles de lecture, de musique, d’images, ...
Qui sait pourtant si l’addiction n’est pas devenue trop
forte, si l’atteinte de la douzaine peut être un prétexte à continuer,
si la crainte de trouver le vide sur le nouveau bord ne m’incitera pas à
poursuivre une clôture jamais finie ? À suivre, donc !
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