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mamimadi
l'humeur hebdomadaire

7 septembre - Seul avec l'alter

      Dans les temps lointains où la covid ne s'infiltrait pas jusque dans les salles de cinéma, je me faisais assez régulièrement ma petite toile. J'y allais avec une personne dont je connais à peu près les goûts et dont je n'avais pas à me préoccuper pendant la projection : mon épouse. Je pouvais donc entrer dans le film, l'apprécier de l'intérieur comme si j'étais seul, en conservant le plaisir d'être en compagnie. Il m'est arrivé d'inviter ou d'accepter l'invitation d'autres personnes à s'asseoir ensemble devant le grand écran avec, presque toujours, une petite déception, le sentiment de ne pas avoir fait le plein des sensations que j'étais venu chercher.

      La raison en est sans doute qu'alors l'esprit reste plus ou moins accroché à l'ami accompagnateur et n'est pas totalement libéré pour une immersion profonde dans la grande salle obscure. Que va-t-il penser de ce film ? En sera-t-il déçu alors que je l'ai invité ? N'en sera-t-il pas déçu alors qu'il m'a invité ? Voit-il, perçoit-il ce que je vois et perçois ?

      J'exagère un peu, d'une part, et, d'autre part, je masque tout à fait une des raisons pour lesquelles on quitte son petit écran pour se placer de temps à autre devant le grand : le partage. Ce qui est perdu en immersion dans la salle est sans doute gagné en expression une fois sorti de cette salle. Il n'en reste pas moins que cette intrusion perturbatrice d'autrui dans une action très personnelle est un exemple de situation où l'agissement solitaire peut être préférable. D'autres sont aussi remarquables.

      Comme tous les bricoleurs, j'ai observé que mon travail n'était plus du tout le même seul ou accompagné. Vous me direz que je parle d'évidence... Un travail aidé est naturellement plus facile, éventuellement moins pénible ou plus rapide. Mais, en ce qui me concerne, il est également souvent moins bien fignolé alors qu'il conviendrait qu'il le soit et plus risqué lorsque sa réalisation nécessite l'emploi d'outils à risques tels qu'un escabeau ou un marteau (;-). Cette dégradation de la qualité et de la sécurité du travail du bricoleur tient peut-être au fait qu'un bricoleur s'attelle rarement deux fois au même ouvrage et qu'il y a donc pour lui la nécessité de mûrir chaque tableau du projet et d'y concentrer sa totale attention, deux choses difficilement réalisables quand il faut tenir compte de la présence d'un tiers dont la bonne volonté demande en permanence "bon qu'est-ce qu'on fait maintenant ?" ou bien qu'on pense possible, l'union faisant la force, de court-circuiter la réflexion anticipatrice en œuvrant à la volée.

      Dans toutes ces situations où l'esprit doit pouvoir aller sans entrave à son rythme propre, le rêve serait de n'être accompagné que d'alter ego fonctionnant aux mêmes rytmmes pour des actions idéalement coordonnées, aux mêmes niveaux pour des échanges pleinement productifs. Mais peut-être est-il heureux que ça ne soit qu'un rêve ?...

Écartelé

Lutin