lundi 26 octobre 2009
Idée claire
De la même façon que certains s’émerveillent devant des clichés [1],
je me suis arrêté devant l’idée que toute appropriation humaine des
êtres et des choses dépend de la perception et de l’interprétation que
le dit humain en a et que donc qu’aucune appropriation ne peut être
isolée des multiples éléments constituant l’ensemble dont elle fait
partie ni des non moins multiples conceptions de l’appropriant. C’est
clair, non ?
Deux questions récentes m’ont amené à cette pensée si sotte :
- la première est : "à ton idée, qu’est-ce qui fait trouver une personne belle ?"
Ah ! Je vous le demande à mon tour ...
Personnellement, j’ai vaguement réminiscé quelques exemples de personnes
plus ou moins jolies que je ne trouvais pas belles. Et puis je me suis
dit qu’il était peut-être plus facile de savoir pourquoi je trouvais
laides certaines personnes : je ne les aimais pas. Pour des tas de
raisons pas toujours liées à leur apparence physique, une lueur
méprisante perçue [2]
dans le regard, un comportement désagréable, réel ou supposé, passé ou à
venir, un environnement d’amis inamicaux, ... Bref, la beauté hors
contexte est inquali-inquanti-fiable. CQFD n°1.
- la deuxième est : "tu n’as pas vu tes genoux écorchés, comment est-ce possible ?"
Ah ! Je ne vous le demande pas car vous connaissez déjà la réponse,
vous qui vous êtes sans doute déjà blessés sans véritable douleur et
qui - surtout - avez ben compris la réponse à la première question ...
C’est au cours d’un ponçage de sol laborieux, intensément physique et
accapareur neuronal extrême, que la ponceuse est venue donner ses coups
de griffes sur mes genoux alors déconnectés. La quali-quanti-fication de
la douleur dépend du contexte. CQFD n°2.
Ces deux CQFD étant déposés, il faut bien admettre
qu’ils s’appliquent également au cliché qu’ils révèlent et qui, n’étant
pas lui-même isolable du paysage où le petit oiseau est sorti ni de
l’œil cérébral qui l’analyse, est bon à remettre entre les mains
froisseuses de la corbeille. Oui ? CQFD ! [3]
Notes[1] S’ils peuvent être merveilleux au premier degré, ils sont toujours ternes au second.
[2] Pas obligatoirement réelle
[3] Ce Qu’il Fallait Démonter ....
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