lundi 21 juin 2010
Service !
Non, les employés ne sont pas au service du
directeur, les salariés au service du patron, les citoyens au service du
maire, les paroissiens au service de l’évêque, ... Non, non et
non ! Ils sont tous, subordonnés et hiérarchie, dans le même sac
(de nœuds souvent), le même panier (de crabes parfois), la même galère
(généralement), au service de leur travail commun, de leur mission
commune, de leur conditions ou de leurs convictions partagées. Quelle
raison d’être peut-on attribuer au chef si ce n’est d’aider les
exécutants dans la réalisation de ce pour quoi ils sont dans le
groupe ? Il est lui aussi au service ...
Évidence ? Pas sûr ! Les manifestations
socialo-politiques seraient moins fréquentes si le sentiment d’être
"dans le même bateau" était plus répandu ; les incompréhensions
hérétiques et contre-productives seraient moins nombreuses si les prés
carrés se défendaient moins à force de coups de barre mais à force de
compétences et d’attentions. Non ?
Les organigrammes représentant une société m’ont
toujours donné des boutons. Vous savez, ceux qui placent par exemple le
directeur là, tout en haut, puis le sous-directeur, le chef d’équipe, le
responsable d’atelier, et enfin le petit ouvrier, chargé d’obligations
et de règles. Ou bien encore ceux qui placent le pape en haut de la
feuille, puis l’évêque, puis le curé, puis l’humble paroissien tout en
bas, imprégné d’obéissance aux étages supérieurs.
Je rêve de voir un jour des organigrammes reflétant que
la bonne santé d’un groupe commence par sa tête, que de la qualité de la
tête dépend la stabilité de la base : la tête en bas soutenant le
corps à bout de bras [1]. Oui ?
Notes[1]
Il m’est arrivé de vouloir présenter l’équipe pédagogique d’un
établissement scolaire en inversant la pyramide qui mène du proviseur
aux profs ; sociologiquement incorrect !
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