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. 6 avril- Cérébralitudes
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l'humeur hebdomadaire

23 novembre - Demi-oranges divines

 

      Aux temps jadis, le mariage était encore une chose sérieuse : on parlait alors de liens supposés nouer à vie les libertés de chacun des impétrants et se marier requerrait une longue préparation dont la moins étonnante n'était pas la distance que devaient respecter les aspirants à l'intimité.

      Nombre de jeunes fiancés de l'époque se souviennent sûrement du beau conte appelé lors de certains stages d'initiation au mariage pour illustrer l'importance du temps dans la réussite de l'affaire.

      En ce temps-là, disait le conte, Dieu a rassemblé toutes les oranges de la Terre, les a coupées en deux pour enfin disséminer toutes les moitiés aux quatre coins du globe, portées au hasard des vents et des courants dont lui seul connaît les tenants et les aboutissants. Sans doute pas au hasard des continents, la mixité colorée n'étant pas encore parvenue dans nos contrées. Et puis il a donné une âme à chaque moitié d'orange, âme forcément insatisfaite de se retrouver dépourvue de sa moitié et fort désireuse de la retrouver. Mission impossible, évidemment, et c'est là que le conte est bon : contentez-vous du possible, dit Dieu, trouvez-vous une moitié pas trop éloignée de l'authentique définitivement introuvable, frottez-vous patiemment et durablement, quartier après quartier, le jus de l'une alimentant l'autre, ressoudant cloisons et écorce sans trop de cicatrices, près de la perfection parfois.

      Fallait-il quand même que le bon Dieu s'ennuie dans son infinitude éternelle pour s'amuser ainsi au détriment de ses humaines créatures ! Mais ça marchait... Pas toujours les bons résultats promis mais au moins était ainsi assurée la permanence des couples assignés à vie, pour le meilleur et pour le pire, aux confrontations, frictions, pressions et autres caresses, le tout dans le désordre des aléas d'une vie commune.

      Ce conte est pourtant une fable trompeuse. L'orange a des pépins parfois perçus lorsque le pire l'emporte sur le meilleur mais plus généralement avalés à la fin de l'histoire qu'il initie mais ne raconte pas entièrement. L'association de deux demi-oranges ne fait jamais une orange même si par miracle elles proviennent du même fruit. L'ensemble n'est pas un tout, a moins de cohésion, vieillit inégalement, et se disloque finalement en deux moitiés de part et d'autre de la ligne qui sépare la vie de la mort. L'une des deux se retouve alors seule, sans autre moitié capable de retenir la vie plus que jamais fuyante... Bravo, Dieu !

Lutin