lundi 14 janvier 2008
Superman, ça craint
Ce matin, je me suis réveillé d’une longue nuit, vous savez, de ces nuits pendant lesquelles se ressassent les problèmes insolubles, les questions sans réponse, les idées folles et folâtres. Et comme tous les réveils, celui-ci m’a apporté sa petite part de lumière. Non pas petite, grosse part puisqu’un virage longtemps hésitant vient d’être pris dans mon esprit : oui, cet homme-là est potentiellement dangereux ! En face de chacune des nombreuses qualités que je lui trouvais jusqu’alors et des quelques défauts que je lui découvre maintenant, je peux placer un risque.
Il est très intelligent et travailleur mais sait-on au service de quoi il fait et fera travailler cette intelligence ?
Il est très actif mais, même si le temps est une denrée hautement relative, il ne peut disposer de suffisamment de temps pour ses innombrables interventions, déplacements, conférences, ... et pour la réflexion qui devrait les supporter. S’il porte en lui les fils pré-tressés et préformatés qui sous-tendent ses actions, son adaptabilité aux évolutions du monde est douteuse ... et dangereuse dans la position qu’il occupe.
Il est très relationnel et va à la rencontre des "gens", mais apparemment davantage pour leur dire que pour les écouter, et surtout pour montrer et faire savoir qu’il y va, lui, au charbon. Sa confiance en lui grandissante l’incite même de plus en plus souvent à mettre ses boulets d’interlocuteurs dans ses sacs de moquerie et même de menaces.
Il est très nature, photo-accessible et transparent, mais de façon sélective, d’une part, puisqu’il n’a jamais permis de reportage sur sa façon de se raser le matin, et sur un style anormalement pipole enfermant durablement l’image de sa fonction dans la sphère des cirques et des jeux destinés au petit peuple.
Il est très motivé, se dit quasiment génétiquement programmé pour son job actuel et vient même de déclarer devant son homologue du Vatican qu’il le considérait comme un sacerdoce. Le don de soi, extrémité à peine acceptable pour le service des âmes qui requiert davantage d’hommes que de surhommes, fait craindre le pire à un poste dédié au rassemblement et à l’animation d’un peuple
Ce matin donc, ce président déjà si peu falot m’est apparu quasiment papal : omniscient, omniprésent, omnipotent, omnitout. Bref, il est trop !
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