lundi 31 mai 2010
Média-voiles
Inutile de se voiler la face, la prochaine loi sur la
burqa et tous les remparts-prisons individuels portables sera un flop
dans la marre humaine des humiliations faites aux femmes et des
violences perpétrées contre la société. Parce que petits délinquants et
grands truands ne craignent plus d’opérer à visage découvert contre des
citoyens médusés et leurs défenseurs débordés. Parce que l’obligation du
déshabillage facial ne compensera jamais les déshabillages intégraux
dégradants.
La cagoule, la capuche, la burqa, le masque permettent
au moins de savoir de qui se méfier à priori dans certaines foules
devenues si denses qu’elles en sont insupportables pour certains. Ah
qu’il était facile de reconnaître les siens lors de la fête médiévale de Guérande
qui faisait revivre ce dernier week-end le temps des malandrins, gueux,
rustres et soudards à côté de paysans, notables et noblaillons !
"A priori" ... L’habit ne fait pas le moine, bien sûr,
et la burqa ne fait systématiquement ni l’agresseur ni l’agressée. Mais
les préjugés sont si pratiques ! Il est tellement de bon ton
actuellement de les dénoncer que pourrait venir l’envie de les défendre,
ces jugements "avant de savoir" sans lesquels la vie serait difficile,
voir impossible. Pensez-y quelques instants ... Préjuger que le
commerçant nous fait le juste prix, que les moules de l’ami qui nous
reçoit sont comestibles, que notre nuit de sommeil nous emmènera jusqu’à
demain, ... Préjugés indispensables donc, mais indispensablement
conscientisés et conservés à leur place de pré-jugements : ces
deux-là qui viennent vers moi encapuchonnés et armés de bâtons sont
inquiétants ; peut-être accourent-ils pour me défendre contre une
agression ourdie dans mon dos ?
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