lundi 4 janvier 2010
Toréer et tolérer
Parce que je suis trop vieux pour me battre
contre les intégristes de tout poil, parce que je sens bien que la
tolérance tant ignorée par les dits intégristes doit m’amener à les
tolérer eux-mêmes tant qu’ils ne constituent pas des menaces physiques
aux personnes ou des menaces morales aux personnes fragiles ou en
devenir, parce que la force, fût-elle celle du verbe, ne saurait venir à
bout d’une raison irraisonnable, je jette de plus en plus souvent
l’éponge sur le ring des discussions devenues déraisonnables.
Car quoi ? Quand un catho refuse obstinément de
bénir l’union de deux non-praticants motivés hors de ses normes alors
qu’il accepte la bénédiction d’un bateau de pêche, quand un laïcard
militant jette au panier les images amies venues d’une culture
judéo-chrétienne évanescente et réduites à l’état laïc d’icônes
sociétales consensuelles, quand de tels interlocuteurs, excellents amis
par ailleurs (oui, c’est possible), ne savent ou ne peuvent qu’affirmer
leurs points de vue sans s’inquiéter de l’élément indispensable au
dialogue qu’est l’autre, alors à quoi bon ? Je sais bien qu’on peut
toujours se motiver en se répétant "À quoi bon dire "À quoi bon ?" ?"
et continuer de faire de la balle au mur ... Mais non, ça ne m’amuse
plus et ça m’empêcherait de m’attacher à la réalisation des vœux de
nouvel an :
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