lundi 6 septembre 2010
Debout !
La rentrée est faite, les ouvriers œuvrent, les cadres encadrent, les employés s’emploient, les élèves s’élèvent ...
L’idée d’aider l’école à élever les jeunes en les
obligeant à se lever à l’entrée du prof m’a rappelé le temps ancien où
la chose se pratiquait. Vous souvenez-vous ? ... Dans le brouhaha
des galoches sur le plancher en épaisses et larges lames de bois, les
petites têtes blondes émergeaient au-dessus des longs pupitres, les
sarraus s’alignaient derrière les bancs blanchis au Javel.
Asseyez-vous !
Nouveau brouhaha de retour à la position assise sans
laquelle aucune élévation de l’esprit n’est possible ... Le travail va
pouvoir commencer, à moins qu’on ne soit dans une "bonne école" où la
pratique d’une prière matinale ou bien la mise en exergue d’une bonne
vieille maxime est censée préparer les éduqués à l’enseignement qui
suit.
J’ai bien l’impression qu’une telle obligation recevrait
le même sort que l’obligation de servir la dernière lettre de Guy
Môquet aux collégiens le jour de la rentrée. Inapplicable. Les chaises
ont remplacé les bancs, les têtes blondes ont pris de la couleur, les
jeunes esprits sont beaucoup plus difficiles à captiver
(capturer ?) que jadis ... Le temps d’enseignement perdu ne
permettra jamais de gagner un respect qui ne se gagne que par la qualité
de cet enseignement et non par la nature des gestes préalables. Si les
élèves doivent se lever à l’entrée de leur prof, que ce soit par respect
réellement ressenti, et non par obligation. Non ?
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