lundi 12 avril 2010
Conduit de fumée
Fumer tue.
Conduire aussi.
Dans des proportions comparables, avec les mêmes coûts pour la société.
Les pouvoirs publics n’ont pourtant pas jugé utile
d’instituer un permis de fumer permettant de s’assurer que l’aspirant
fumeur était sain de corps et d’esprit, libéré de toute emprise
liberticide et de toute prédestination génétique fâcheuse, respectueux
des lois réglementant sa future pratique.
Ces mêmes pouvoirs publics ont également jugé inutile de
rappeler de façon permanente aux conducteurs oublieux que "conduire
tue". Si le noir des "Fumer tue" suggère la couleur du goudron déposé dans les poumons, "Conduire tue" pourrait s’inscrire en rouge sang sur les pare-brise de nos autos.
Oubli ultime, le code de la route n’avertit que très vaguement que "Conduire en fumant tue plus sûrement".
Savoir qu’un conducteur doit rester maître de son véhicule ne l’oblige
pas à rester maître de lui-même et ne convainc pas ceux qui estiment
pouvoir conduire les "doigts dans le nez" de laisser la manipulation du
paquet de clopes, du briquet, du mégot et de la cendre à d’autres temps de vie.
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