mamimadi l'humeur hebdomadaire |
11 mai- Des stats La loi, c'est la loi. Nul(le) n'est censé(e) l'ignorer, chacun soit s'y soumettre. Mais on peut toujours la discuter. Celle qui m'a donné des boutons cette semaine concerne l'interdiction des statistiques raciales, ethniques ou confessionnelles. Sur le volet religieux, il est difficile de comprendre pourquoi on interdirait de recenser le nombre de catholiques, musulmans ou juifs danns une population quand on a besoin de savoir la proportion de menus halal ou casher dans les cantines scolaires. Peut-être ne cherche-t-on pas à connaître le nombre de végétariens, d'allergiques au gluten et d'autres demandeurs de menus spécifiques ? Toute une partie du paysage urbain impose aux décideurs de savoir pour l'adapter aux besoins cultuels et aux goûts culturels, sportifs, environnementaux qui en découlent. "Reconversion" des églises vides, implantations de mosquées insuffisantes, aménagements autour des synagogues menacées, ajustement des pauses journalières et hebdomadaires dans les entreprises, pour exemples. Les volets raciaux et ethniques sont à l'avenant, les mises en équations multiples et croisées des innombrables éléments de la société semblant nécessaires pour répondre à ses besoins dans les meilleures conditions. De la même façon que connaître le nombre de grands, de petits, d'obèses, d'analphabètes, de jeunes, de handicapés, de célibataires, n'est pas indifférent aux responsables des transports, de l'habitat (1), des loisirs, bref, de tout ce qui fait la sécurité et le confort du citoyen lambda, faire l'inventaire des diverses composantes de la société afin de tenir compte des divers us et coutumes dans le façonnage des infrastructures communes semble relever du bon sens. Mais les statistiques prennent des allures de fichages dans les cerveaux marqués par les mauvais souvenirs, obnubilés par les récidives et collés à la pensée dominante qu'ils entretiennent par commodité. Tout le monde dans le même sac, et faites-nous confiance, nous garderons le sac ! Le problème est que tout ce qui est possible se fait un jour ou l'autre, pour le meilleur ou pour le pire. Actuellement, des monstres comme Google en savent infiniment plus sur notre société que nos dirigeants, statistiques et fichages confondus, faute de maîtrise sur ces monstres. Pourquoi donc se priver de l'outil lorsqu'on veut le mettre au service du meilleur et combattre le pire ? (1) Exemple anecdotique : savoir que peu de personnes en fauteuil roulant choisissent un logement dans les étages permet de ne pas imposer le surcoût d'un aménagement spécifique de ces étages. |