mamimadi l'humeur hebdomadaire |
18 mai- Parano Le sentiment d'insécurité aurait beaucoup augmenté dans les petites têtes françaises à ce qu'on dit. À ce que disent les Français eux-mêmes et que contestent les autorités : "Non, non, vous vous faites des idées. C'est parce que vos journaux vous bourrent le crâne de faits divers plus ou moins glauques, inquiétants ou dramatiques. Tout ne va pas si mal, allez !". Et de sortir des statistiques, des chiffres passés dans les moulinettes bien configurées pour sortir les histogrammes voulus. Sauf qu'un certain nombre de briques constitutives d'un sentiment n'alimentent pas les statistiques. Celles que des petits voyous viennent de me balancer dans le dos, par exemple, puisque j'ai eu le tort de renoncer au dépôt de plainte en gendarmerie. Une intrusion de deux individus se disant égarés dans ma propriété, suivie du vol du nettoyeur à pression que je venait d'utiliser au vu de tout errant de rue potentiellement intéressé, lui-même suivi du vol d'outils à l'intérieur de mon petit atelier pas suffisamment défendu. Pas d'effraction, pas de perte insurmontable susceptible de me fournir assez de motivation pour aller passer du temps dans le monde en bleu. Juste de quoi me donner le frisson de la première fois, me faire toucher du neurone la réalité de l'insécurité, me convaincre de tenter quelque chose qui soit moins vain que le simple dépôt de plainte. Quelque chose, mais quoi ? Installer un portail infranchissable avec télécommande, digicode et tout et tout ? OK, ça va se faire. Mais les murs d'un jardin sont aisément franchissables pour les amateurs d'appropriations faciles. Souscrire un abonnement à l'une ou l'autre des nombreuses officines de vidéo-surveillance ? Oui, mais les délais d'intervention laissent aux voyous le temps de vider les lieux de leurs biens et de leur présence tandis que le compte en banque du souscripteur se vide à coups de mensualités gloutonnes. Disposer une ou deux caméras de surveillance aux bons endroits dans la propriété ? Bien pour alarmer le cambriolé quand il est sur zone et beaucoup moins bien quand il en est très éloigné et qu'il ne lui reste plus qu'à pleurer sur le smartphone annonciateur de mauvaise nouvelle ; les images restent bien sûr, mais connaître son voleur ne peut que provoquer serrements de coeur et de poings lors d'éventuelles rencontres postérieures sur les trottoirs de la ville. Multiplier les détecteurs de présence un peu partout dans la propriété ? Sans doute, sans doute ; ça peut aider à éloigner les intrus comme les émetteurs d'ultrasons parviennent à éloigner les animaux indésirables : avec un résultat des plus variables. Alors ? Alors, ne comptez pas sur moi pour écrire ici ce que je vais faire alors que des tas de voleurs potentiels me lisent régulièrement dans le but de savoir si je suis visitable ! Vous n'y croyez pas ? Je deviens parano ? Que voulez-vous, avec toutes ces choses qu'on lit dans les journaux, on ne se méfie jamais assez ... |