mamimadi l'humeur hebdomadaire |
3 août- Longueurs du temps Mardi, 2ème jour de la semaine pour les uns, troisième pour les autres. Il y a des jours comme ça, des jours de pluie, des jours de rien, des jours où même le spleen tourne au ralenti dans les têtes. Des jours à regarder le temps, le temps présent en suspens, le temps passé si long et si court à la fois, le temps futur si court et si long également. Ces temps qui ne sont plus ou ne sont pas encore sont un peu comme ces dessins à deux visages entremêlés ne laissant à l'observateur qu'une seule interprétation à la fois : vieille femme (*) ou jeune fille ? Court ou long ? Long ou court ? À un moment de ce nébuleux temps présent, on m'a demandé ce que je devenais. "Je vieillis, très chère, je vieillis". Que dire d'autre ? Une des seules certitudes dans l'océan des relativités est que le curseur se déplace continûment. Un passager s'inquiétant auprès du capitaine dont le bateau progresse dans la brume aurait pu s'entendre répondre également : "Nous avançons, mon ami, nous avançons". Pas d'alternative pour le bateau de la vie, la mise en panne ne peut être que définitive. Pas de triche possible non plus, les falsifications retardatrices étant toujours suivies de rattrappages confondants, les envolées et autres agitations accélératrices précédant toujours les ralentissements correspondants. ____________ Mercredi matin. Le soleil a poussé le spleen hors des esprits et s'emploie maintenant à chasser l'humidité du paysage. L'actualité redevient estivale, espiègle et conquérante. Politique aussi et surtout, les politiciens ne pouvant se passer du buzz médiatique pour tenter d'assurer leur (ré)élection. Dans la presse : "François Hollande se représentera en 2017 si le chômage baisse". Je rigole (eh oui, ça fait du bien après avoir tant dégouliné) : les appareils de mesure sont suffisamment variés et adaptables au résultat souhaité pour que la candidature de notre président ne fasse aucun doute. À tous les comptoirs : "Même si on est clochard, on peut arriver à mettre de côté 1 500 euros !". La phrase n'est pas de ce matin et n'émane pas d'un politique, politicien ou même politicard, mais on peut penser qu'elle trotte de façon permanente dans la tête de beaucoup, beaucoup trop de nos hommes (et femmes) politiques dont les revenus semblent bien éloignés de ceux de la majorité de leurs concitoyens. Et elle peut faire (sou)rire. Jaune. Deux titres en tout cas bien dans le fil des hautes considérations de la veille :
Vieille femme et jeune fille souriante entremêlées sont bien présentes sur le dessin. Vois ce que peux !
____________ (*) J'en connais qui diraient plutôt "femme qui avance en âge" ... |